Affaire du Falcon X congolais vendu en France: L’Etat du Congo en colère, veut faire triompher le droit en sa faveur

Afriquinfos Editeur
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Brazzaville (© 2023 Afriquinfos)-  La vente du Falcon 7X du Président de la République du Congo, Denis Sassou-Nguesso, ce mardi 3 octobre à plus de sept millions d’euros suscite de l’indignation. Selon Thierry Moungalla, Porte-parole du Gouvernement congolais, cet avion présidentiel devrait bénéficier de l’immunité en raison de sa fonction et de son usage exclusif par le Président de la République. Il souligne que la vente aux enchères a été curieuse, avec un seul enchérisseur et un prix bien en-dessous de sa valeur réelle.

’Un avion, qui plus est, un avion présidentiel, qui est floqué du drapeau congolais, qui porte les armoiries du pays et qui est à l’usage exclusif du président de la République, devrait bénéficier de l’immunité comme tout bien qui relève de la souveraineté de chaque État, comme une ambassade par exemple’’, a réagi T. Moungalla ce 5 octobre sur les médias officiels de son pays.

‘’Nous avons suivi le déroulement de la vente aux enchères qui nous est apparue assez curieuse, avec un seul enchérisseur. Cet avion, en 5 minutes, était vendu à un prix très en-deçà de sa valeur. L’État congolais exercera les voies de recours pour que le droit soit dit. Et par contre, nous ne comprenons pas ceux qui pensent ou qui laissent croire de manière diffamatoire que l’État congolais aurait racheté cet aéronef, non. Ce n’est pas le cas’’, a-t-il souligné.

Le Falcon 7X du Président congolais Denis Sassou-Nguesso a été adjugé aux enchères, ce  mardi 3 octobre à 7,1 millions d’euros au Grand Hôtel de Bordeaux, après avoir été saisi en juin 2020 à l’aéroport de la capitale girondine. Cette saisie par huissier, lors de travaux de maintenance, fait partie d’une longue série de procédures judiciaires engagées depuis des décennies par le patron de la société Commisimpex, un homme d’affaires libanais, contre l’Etat du Congo.

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La vente aux enchères de cet appareil produit par ‘Dassault Aviation’ a été ordonnée par le tribunal judiciaire de Bordeaux en décembre 2022, puis confirmée en juin 2023 par la Cour d’appel, avec une mise à prix initiale fixée à 7 millions d’euros. Elle a été conduite par le commissaire-priseur Vincent Pestel-Debord et s’est conclue en quelques secondes avec le premier et unique enchérisseur. Resté anonyme, celui-ci avait trois jours pour régler le solde de son achat et devra retirer la livrée de l’aéronef, actuellement aux couleurs du Congo, a précisé Pestel-Debord.

Les fonds récoltés suite à la vente permettront d’indemniser Commisimpex pour des travaux publics non payés. Le patron de cette société, Mohsen Hojeij, un ancien proche du Président Sassou-Nguesso, avait décroché plusieurs contrats entre 1983 et 1986, notamment pour la construction d’un pont ou d’un village. Mais en 1986, après l’effondrement des cours du pétrole, la situation économique du Congo s’était détériorée. Et seule une partie des travaux avait été réglée.

L’affaire-ci suscite des interrogations quant au déroulement des procédures judiciaires et à la valorisation de l’avion présidentiel. Toutefois, l’État congolais ‘’compte exercer les voies de recours pour faire valoir ses droits’’.

La vente aux enchères du Falcon 7X du Président congolais révèle les intrications entre le droit commun, les pratiques diplomatiques et les intérêts financiers des entreprises. Elle met en lumière l’importance de la transparence et de la justice dans les procédures juridiques internationales.

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