New York (© 2023 Afriquinfos)- Le Président de la République centrafricaine (F. A. Touadera) a accusé ce 21 septembre les pays occidentaux de déclencher une crise migratoire en pillant les ressources naturelles de l’Afrique. Et en appauvrissant le continent par l’esclavage et la colonisation.
« Cette escalade de la crise migratoire est l’une des conséquences effroyables du pillage des ressources naturelles des pays appauvris par l’esclavage, la colonisation et l’impérialisme occidental, du terrorisme et des conflits armés internes« , a critiqué Faustin-Archange Touadéra lors de son discours au débat annuel de l’Assemblée générale de l’ONU.
Poursuivant son réquisitoire en faisant référence à l’arrivée récente de milliers de migrants africains sur l’île de Lampedusa, en Italie, il a ajouté: « Ces jeunes qui représentent le présent et l’avenir de notre continent, l’Afrique, cherchent désespérément à rejoindre les pays du continent européen, à la recherche d’un eldorado« .
Le dirigeant d’Afrique centrale a en outre salué les efforts « incroyables » déployés par les pays d’accueil et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) des Nations Unies « pour porter assistance à ces jeunes dont la vie est mise en danger par des passeurs et des vendeurs d’illusions sans foi ni loi« . Dans le même temps, il a souligné qu’il fallait donner à l’Afrique les moyens d’agir en amont, face à la situation de ces jeunes.
« L’ONU doit aller au-delà de notre engagement commun pour raviver la solidarité mondiale en impliquant les pays africains dans la recherche de solutions globales aux crises migratoires et aux questions existentielles auxquelles sont confrontés les jeunes du continent africain« , a-t-il suggéré notamment.
Le leader centrafricain a indiqué dans la foulée que son pays avait déjà enregistré plus de 51.000 réfugiés soudanais et tchadiens, exposant ainsi « nos populations, certes résilientes, à des risques d’aggravation de la situation humanitaire toujours délétère et de l’insécurité« . Il a appelé « à la prise en compte de l’impact de cette crise sur la géopolitique régionale ainsi qu’à la solidarité internationale en faveur des réfugiés« .
Les sanctions ont un impact sur la réalisation des Objectifs mondiaux
Le Président Touadéra a ensuite dénoncé les « blocus économiques unilatéraux » et la suspension des aides budgétaires qui entravent les efforts de son pays pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD). Il s’agit là d’un « déni de notre droit à l’autodétermination et à la souveraineté permanente sur nos richesses et ressources naturelles, garanti par les instruments juridiques pertinents des Nations Unies« , a-t-il déclaré.
« Comment accélérer la réalisation de l’Agenda 2030 en faveur de la paix, de la prospérité, du progrès et de la durabilité pour tous, alors que certains États, du haut de leur puissance politique, économique et militaire, agitent en permanence une diplomatie coercitive ou utilisent les institutions financières internationales dans le but d’imposer des blocus économiques, financiers et commerciaux contre des pays... »?
Le Président a exhorté le Conseil de sécurité de l’ONU à « mettre fin à ces artifices qui visent à masquer la volonté de perpétuer l’insécurité et le contrôle des ressources naturelles du pays au profit de puissances étrangères, à consacrer la légitimation des groupes armés et à leur accorder le statut de sujet de droit international« .
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