Port-Gentil (© 2023 Afriquinfos)- Le CTRI (Comité pour la transition et la restauration des institutions) a subrepticement donné des signes clairs, en début d’après-midi de ce 30 août, autour de la personnalité qui sera centrale dans la Transition en train de s’ouvrir au Gabon, après 55 ans de vie politique dominée par les Bongo.
Le CTRI fait diffuser en boucle depuis la fin de la matinée de ce 30 aout les images du chef de la Garde présidentielle, le Général Brice C. Oligui Nguema (formé au Maroc à l’Académie de Meknès), porté en triomphe par des frères d’armes en liesse. Oligui Nguema a été porté en triomphe sans détours devant la direction des «Services spéciaux» de l’Armée gabonaise. Ses frères d’armes n’ont eu de cesse de clamer: «Oligui Président»!
Le Général Brice Oligui Nguema est décrit par plusieurs spécialistes de la géopolitique du Gabon comme un fin connaisseur de l’appareil sécuritaire du Gabon. Il a été par le passé aide-de-camp d’Omar Bongo Ondimba (qui a dirigé le Gabon de 1967 à 2009).
Il dirige actuellement la Garde républicaine (Garde présidentielle) qui jouit annuellement d’un budget colossal au sein du ministère gabonais de la Défense. Cette Garde républicaine est formée essentiellement de soldats originaires du Haut-Ogooué (province du sud-est du Gabon, frontalière du Congo-Brazzaville). Contrairement aux Altogovéens (habitants du Haut-Ogooué) qui dominent la Garde républicaine, l’officier Oligui Nguema est lié à cette province-clé du Gabon uniquement par sa filiation maternelle.
Entre-temps tombé en disgrâce après des rumeurs de coup d’Etat, Oligui Nguema a occupé au Maroc et au Sénégal un poste d’attaché militaire diplomatique durant une décennie, avant d’être rappelé au pays.
«Nous, forces de défense et de sécurité, réunies au sein du Comité pour la transition et la restauration des institutions, au nom du peuple gabonais et garant de la protection des institutions, avons décidé de défendre la paix en mettant fin au régime en place», ont justifié dans la matinée de ce 30 aout les forces de défense et de sécurité réunies au sein du CTRI.
Ali Bongo a été placé en «résidence surveillée, entouré des membres de sa famille et de ses médecins», a précisé le CTRI. Dans la foulée, le CTRI a annoncé avoir mis aux arrêts l’élite dirigeante du Cabinet présidentiel. Soit au total sept importantes personnalités du pouvoir déchu. Parmi elles, Noureddin Valentin Bongo (fils et conseiller du Chef de l’Etat renversé).
«Haute trahison, détournements massifs, malversation financière internationale, faux et usage de faux, corruption active, trafic de stupéfiants, falsification de la signature présidentielle» sont les inconduites graves reprochées aux membres du Cabinet présidentiel mis aux arrêts.
GGKE
