Ce que reprochent Alger et Yaoundé au film « Barbie » censuré sur leurs territoires

Afriquinfos Editeur
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Yaoundé (© 2023 Afriquinfos)- Alors qu’il incarne un succès planétaire en Europe, le film ‘’Barbie’’,  ne passera ni en Algérie ni au Cameroun. L’Algérie a retiré de ses salles de cinémas le film Barbie pour «atteinte à la morale», après une diffusion de plus de deux semaines. Le Cameroun a à son tour interdit la diffusion du même film sur son territoire, au motif que le film fait la «promotion de l’homosexualité».

L’interdiction du long-métrage au Cameroun fait suite aux multiples récriminations formulées à l’endroit des circuits Canal Olympia et du ministère de la Culture camerounais, le 17 août, par une partie de l’opinion qui considère que Barbie «pervertirait les enfants».

Le film de Greta Gerwig, avec les stars Margot Robbie et Ryan Gosling,  met en scène la célèbre poupée du même nom, produite par la société Mattel. L’histoire raconte le parcours d’une poupée expulsée du monde féerique de Barbie Land, qui décide de chercher le bonheur dans le monde des hommes. Selon plusieurs, ce film est d’une légèreté et peut donc avoir une influence négative sur les valeurs et les comportements des enfants.

Cette censure soulève des questions plus larges sur la responsabilité des autorités dans la protection des enfants contre les contenus inappropriés. Alors que de nombreux pays ont mis en place des réglementations strictes pour protéger les jeunes spectateurs, il est essentiel d’établir une réflexion approfondie sur les critères de censure et les mesures de contrôle appropriées.

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Maintenir les valeurs du continent

En Algérie, le film Sorti le 19 juillet 2023, a été  censuré de toutes les salles du pays pour «atteinte à la morale» après trois semaines d’exploitation.

Outre les pays du continent, d’autres pays, notamment le Koweït, le Liban ont interdit la diffusion du film, pour «atteinte à la morale publique». Le ministère de la culture libanais annonçait avoir demandé son interdiction, estimant qu’il faisait «la promotion de l’homosexualité», sur fond de rhétorique anti-LGBT + croissante dans l’un des pays les plus libéraux du Moyen-Orient. Barbie n’est pas non plus diffusé au Qatar, qui n’a toutefois pas fait d’annonce officielle à ce sujet.

Près d’un mois après sa sortie, le film «Barbie» est toujours en tête du box-office nord-américain. À en croire Warner Bros Pictures, le studio à l’origine de ce projet, le film dirigé par la réalisatrice Greta Gerwig a généré 459 millions de dollars aux cinémas nord-américains et 572,1 millions de dollars supplémentaires quelques jours après sa sortie, portant le total des recettes à 1,0315 milliard de dollars. Aussi, a-t-il dépassé les 400 millions de dollars de recettes aux États-Unis et les 500 millions de dollars à l’international plus rapidement que tout autre film du studio.

Déjà phénomène culturel, le film, qui a fait l’objet d’une intense campagne marketing, a entraîné une déferlante en camaïeu de roses dans le monde : vêtements, accessoires divers, patins à roulettes, etc. La sortie de Barbie a également provoqué une envolée des ventes de poupées du groupe américain Mattel.

En attendant de voir si les autres pays qui suivront l’exemple de l’Algérie, du Cameroun, du Liban, du Koweil et interdiront également la diffusion du film Barbie, cette affaire met en lumière l’importance de promouvoir des contenus cinématographiques appropriés pour les enfants, tout en préservant la liberté artistique et la diversité des films proposés au public.

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