Khartoum privée de communications pendant plusieurs heures ce 14 juillet lors de violents combats entre Armée et FSR

Afriquinfos Editeur
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Le général Abdel Fattah al-Burhan (g) à Khartoum le 29 juin 2019 et le général Mohamed Hamdan Daglo à Khartoum le 18 juin 2019.

Khartoum, la capitale du Soudan déchirée par la guerre, a été privée de communications pendant plusieurs heures vendredi 14 juillet, au moment où l’armée et les forces paramilitaires se livraient à de violents combats.

De la fumée au-dessus de la ville de Khartoum, lors de combat entre l’armée et les paramilitaires, le 14 juillet 2023 au Soudan.

Les connexions internet et de téléphonie mobile, essentielles pour obtenir des informations et des provisions depuis près de trois mois de guerre, étaient hors service, tandis que de « violents affrontements » faisaient rage dans plusieurs quartiers de la ville, ont indiqué des témoins à l’AFP via une ligne fixe.

La cause du dysfonctionnement n’était pas immédiatement identifiée. Certains réseaux mobiles ont été rétablis vers 11h00 (09h00 GMT), d’après des habitants. Tout au long de la matinée, des nuages de fumée noire ont été aperçus près du quartier général de l’armée dans le centre de la ville, ainsi que dans le sud. Des témoins à Khartoum-Nord, la banlieue nord-est de la capitale soudanaise, ont évoqué des « affrontements avec toutes sortes d’armes ». Et à Omdourman, des habitants ont fait état d’avions de chasse et de drones survolant la banlieue nord.

Depuis le 15 avril, le chef de l’armée, Abdel Fattah al-Burhane, est en guerre contre son ex-numéro deux, le général Mohamed Hamdane Daglo, qui dirige les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR). Selon l’ONU, près d’un million et demi d’habitants sont déjà partis de Khartoum. Des millions d’entre eux sont restés bloqués chez eux de peur d’être pris dans les feux croisés de la guerre urbaine brutale dans des quartiers densément peuplés ou d’être attaqués dans la rue.

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Ils ont alors souvent eu recours à Internet pour répondre à leurs besoins élémentaires, mettant en place des initiatives de financement participatif pour trouver des itinéraires d’évacuation, de la nourriture et des médicaments. Les combats au Soudan, essentiellement à Khartoum mais aussi dans la région du Darfour, théâtre de nouvelles atrocités, ont fait près de 3.000 morts, selon l’ONG Acled, spécialisée dans la collecte d’informations dans les zones de conflit, et plus de trois millions de déplacés et de réfugiés selon l’ONU.

Jeudi 13 juillet, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a annoncé dans un rapport au Conseil de sécurité de l’ONU l’ouverture d’une nouvelle enquête pour crimes de guerre au Darfour, appelant à ne pas permettre à « l’Histoire de se répéter« .

La CPI avait été saisie en 2005 par le Conseil de sécurité sur la situation au Darfour, où la guerre civile du début des années 2000 avait fait environ 300.000 morts.