Fin de la mini-tournée africaine du Président Raïssi: « Nouveau tournant » dans les relations Afrique-Téhéran

Afriquinfos Editeur
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Le Président iranien Ebrahim Raïssi (c) passe en revue la garde d'honneur à son arrivée à l'aéroport de Harare, le 13 juillet 2023 au Zimbabwe.

Le Président du Zimbabwe Emmerson Mnangagwa a jugé essentiel que les nations visées par des sanctions occidentales s’unissent, ce 13 juillet, à l’occasion de la visite du Président iranien Ebrahim Raïssi visant à atténuer l’isolement international de la République islamique.

Le Président du Zimbabwe Emmerson Mnangagwa (c,d) accueille son homologue iranien Ebrahim Raïssi (c,g) à l’aéroport de Harare, le 13 juillet 2023.

Le Président Raissï a effectué jeudi une visite d’une journée dans ce pays d’Afrique australe, dernière étape de la première tournée africaine d’un dirigeant iranien en 11 ans. Il a été chaleureusement accueilli par son homologue zimbabwéen à l’aéroport de Harare, avec tapis rouge et drapeaux iraniens et zimbabwéens agités par plusieurs centaines de personnes, notamment des musulmans.

« Il est essentiel que nous, les victimes des sanctions occidentales, nous parlions les uns aux autres… que nous leur montrions que nous sommes unis« , a déclaré le Président Mnangagwa lors d’un point de presse, à l’issue d’entretiens avec son homologue iranien.

« Je suis heureux que vous soyez venu manifester votre solidarité« , lui avait-il dit à son arrivée à l’aéroport international Robert Mugabe, en l’appelant « mon frère« . M. Mnangagwa, 80 ans, qui cherche à se faire réélire lors d’un scrutin présidentiel et parlementaire en août 2023 qui, selon les analystes, devrait être tendu, a longtemps imputé les difficultés économiques de son pays aux sanctions imposées par les Etats-Unis et l’Union européenne. Les pays occidentaux rétorquent que ces mesures visent des individus spécifiques accusés de corruption et de violations des droits de l’Homme, et non le pays dans son ensemble.

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E. Raissï est le dirigeant le plus en vue à se rendre au Zimbabwe en pleine campagne électorale. Il s’est également rendu cette semaine au Kenya et en Ouganda, s’entretenant notamment avec ses homologues William Ruto et Yoweri Museveni. L’Iran a intensifié son activité diplomatique ces derniers mois afin de réduire son isolement international et compenser l’impact des sanctions réimposées après le retrait des Etats-Unis, en 2018, d’un accord nucléaire négocié à grand-peine.

L’Afrique fait l’objet d’offensives diplomatiques de nombreuses puissances à travers la planète, qui cherchent aussi à approfondir leurs relations économiques et commerciales avec le continent. La Russie et l’Occident notamment essaient d’attirer les soutiens après l’invasion de l’Ukraine par Moscou, qui a eu un impact économique dévastateur sur le continent, faisant grimper en flèche les prix des denrées alimentaires. Selon le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères Nasser Kanani, Téhéran et les trois pays africains visités par M. Raïssi partagent « des vues politiques communes » et la tournée du Président iranien, accompagné de plusieurs entrepreneurs, marque « un nouveau tournant » qui pourrait renforcer les liens économiques et commerciaux avec les nations africaines.

Jeudi 13 juillet, les Présidents iranien et zimbabwéen ont signé « un nombre record » de 12 accords sur des sujets allant de l’énergie aux télécommunications, selon Emmerson Mnangagwa. Ces projets aideront le Zimbabwe à accéder à l’innovation et à la technologie iraniennes et envisagent la création d’une usine de tracteurs pour soutenir la mécanisation de l’agriculture, a-t-il précisé.