Extrémisme violent en Afrique de l’ouest: Les pays du Conseil de l’Entente mutualisent leurs énergies autour de la prévention

Afriquinfos Editeur
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Drapeau des 5 pays membres du Conseil de l'Entente.

LOME (© 2023 Afriquinfos)- Il s’est ouvert ce jeudi 04 mai 2023 dans la capitale togolaise, Lomé, le «troisième atelier technique régional» d’échange d’expériences et d’analyses sur la prévention de l’extrémisme violent dans l’espace sous-régional autour du thème «Dynamique d’appropriation de l’approche et des outils de prévention». Il rassemble pendant 72h près de 90 délégués provenant de divers secteurs d’activité des Etats du Conseil de l’Entente et du Ghana.

Dans son discours d’ouverture des travaux, le ministre togolais de la Sécurité et de la Protection Civile, le Général Damehame Yark a dépeint la situation sécuritaire de la sous-région qui reste préoccupante du fait des nombreuses attaques enregistrées par plusieurs pays du Conseil de l’Entente. «L’extrémisme violent ne se limite plus aux Etats sahéliens tels que le Mali, le Burkina Faso et le Niger, mais connaît une expansion progressive vers le Golfe de Guinée», a dépeint le ministre togolais en charge de la Sécurité. Avant de préciser que les pays côtiers également souffrent des affres des attaques armées terroristes. Il a fait allusion notamment aux nombreuses incursions des terroristes dans les régions septentrionales des pays du littoral tels que la Côte d’Ivoire, le Bénin et le Togo depuis novembre 2021.

S’unir contre un mal commun

Compte tenu de la difficulté des Armées des Etats modernes à faire face à une guerre asymétrique contre un ennemi qui se confond même aux populations, les Gouvernements prennent l’option d’agir sur les facteurs favorisant la radicalisation et l’extrémisme. Ce qui explique le thème central choisi pour ce troisième atelier qui se tient en partenariat avec le DFAE (Département fédéral des Affaires Etrangères) de la Suisse: «Dynamique d’appropriation de l’approche et des outils de prévention».

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Ainsi, au cours des trois jours que dureront les travaux de ce troisième atelier technique, des experts des cinq pays du Conseil de l’Entente et du Ghana s’investiront dans un exercice d’échanges et de partages d’expériences et de stratégies, d’analyses de politiques publiques de prévention de l’extrémisme violent. Cette rencontre vise essentiellement à favoriser une mise en situation de chacun des acteurs par rapport à différentes expériences.

La part du Conseil de l’Entente dans un combat régional

Le Secrétaire exécutif adjoint du Conseil de l’Entente, Idi Ali, et les 85 délégués de l’atelier de Lomé, experts en sécurité issus des Forces de sécurité et de Défense, acteurs d’Organisations de la Société civile, représentants de communautés locales, s’efforceront de faire l’état des lieux des politiques publiques en matière de la prévention de l’extrémisme violent avant de relever leurs forces et faiblesses, afin d’apporter des recommandations pragmatiques aux pouvoirs publics.

Au Togo, outre la conduite depuis septembre 2018 d’une opération militaire renforcée dans la région des Savanes (zone frontalière avec le Burkina Faso), les autorités ont élaboré et mis sur pied le CIPLEV (Comité interministériel de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent) en mai 2019. Avec pour missions essentielles «d’une part, d’éradiquer ou réduire sensiblement la propagation de l’extrémisme violent sur l’ensemble du territoire national et particulièrement dans les zones affectées ou à risque, en donnant aux communautés de base les outils et le soutien dont elles ont besoin pour résister à ce fléau». Et d’autre part de «renforcer la coopération et la collaboration entre l’Administration, les Forces de défense et de sécurité et la Société civile». Le tout accompagné de projets de développement pour renforcer la résilience des populations face au fléau.

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