Sénégal: Du M23 au F24, même détermination, même conviction contre le virus du 3è mandat

Afriquinfos Editeur
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Dakar (© 2023 Afriquinfos)- L’histoire se répète au Sénégal. Un peu plus de 10 ans après la création du Mouvement des Forces vives du 23 juin (M23) pour faire barrage aux velléités de 3ème mandat d’Abdoulaye Wade, place aux Forces vives de la Nation (F24), une coalition qui s’oppose à une éventuelle 3è candidature de Macky Sall.

Comme en 2012, des dizaines de partis politiques d’opposition, organisations de la Société civile, syndicats ou personnalités indépendantes, se sont réunis sous une seule bannière pour empêcher un troisième mandat du Président en exercice. A l’époque, les personnalités politiques qui composaient le M23 étaient issues de milieux divers. A l’image des anciens du Parti socialiste (comme Ibrahima Fall, ancien ministre des Affaires étrangères sous Diouf), les anciens proches de Wade (Cheikh Tidiane Gadio, Idrissa Seck, Macky Sall), et enfin quelques nouveaux arrivants (Amsatou Sow Sidibé, Cheikh Bamba Dièye, etc.).

Dix ans après, ils n’ont pas beaucoup changé, à l’instar de Mamadou Mbodj, une des figures de proue du M23 qui aujourd’hui, coordonne la nouvelle plateforme F24: ‘’On a l’impression qu’il y a 2 pas en avant, 3 pas en arrière, un recul démocratique certain. C’est dommage qu’on doive reprendre le combat contre le 3e mandat. Les forces qui sont réunies dans le F24 devraient permettre une très grande mobilisation des citoyens sénégalais pour faire admettre à Macky Sall qu’il ne peut pas et qu’il ne doit pas briguer une 3e mandature. Nous avons une force dissuasive supérieure à celle du 23’’, confie-t-il.

En effet, si le président sénégalais Macky Sall était quelques années plus tôt dans le camp des pourfendeurs du 3ème mandat, c’est lui aujourd’hui qui est la cible des cris de haros de ses concitoyens. Elu en 2012 pour sept ans et réélu en 2019 pour cinq ans, il n’a pas encore exprimé ses intentions quant à sa volonté de se présenter aux élections présidentielles pour un troisième mandat.

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Le dirigeant sénégalais a maintenu ouverte la question de sa candidature en faisant valoir que seuls des facteurs politiques, et non pas constitutionnels, l’empêcheraient de se présenter, dans un entretien publié mi-mars par un magazine français. ‘’Sur le plan juridique, le débat est tranché depuis longtemps’’ en sa faveur, déclare-t-il dans cet entretien. ‘’Maintenant, dois-je me porter candidat pour un troisième mandat ou non ? (…) Je n’ai pas encore apporté ma réponse. Le moment venu, je ferai savoir ma position’’. Voilà la sortie de Macky Sall qui a fait sortir de leurs gonds la centaine d’associations politiques et de la Société civile, qui ont adhéré au F24 et qui le 12 mai prochain, tiendront leur première manifestation dans le pays.

Boniface T.