Soudan/Ouverture de discussions sur la réforme des forces armées: Appels officiels à la grande muette à ne plus soutenir de pouvoir dictatorial

Afriquinfos Editeur
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Le général Abdel Fattah al-Burhane, chef de l’armée à la tête du Soudan depuis son putsch en 2021, a appelé dimanche 26 mars ses troupes à « ne plus soutenir de dictature » à l’ouverture des discussions sur la réforme des forces armées, pierre angulaire de l’accord-cadre signé avec les civils en décembre 2022.

« Durant notre histoire, les forces armées ont soutenu des gouvernements dictatoriaux, nous voulons en finir avec cela », a lancé le général Burhane, lui-même ancien commandant de l’armée de terre du dictateur Omar el-Béchir, avant de participer à son limogeage sous la pression de la rue en 2019.

Dans un pays qui a connu cinq putschs depuis son indépendance en 1956, la réforme des forces de sécurité, c’est-à-dire l’intégration des paramilitaires aux troupes régulières, est la pomme de discorde opposant le général Burhane et son second, le général paramilitaire Mohamed Hamdane Daglo, dit « Hemedti », qui se disputent le pouvoir.

Dimanche 26 mars toutefois, les deux hommes se sont succédés à la tribune, plaidant tous deux pour une intégration réussie. Le général Daglo a dit vouloir « une armée unifiée » et le général Burhane « une armée professionnelle qui se tient loin de la politique ». Ces discussions lancées dimanche sont prévues par l’accord-cadre signé en décembre 2022 par les civils et les militaires et censé remettre le Soudan sur les rails de la transition démocratique, dans un délai qui n’a pas été fixé et selon des modalités toujours inconnues.

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Devant ses redoutées Forces de soutien rapide (FSR), des miliciens venus au combat par la sanglante guerre du Darfour, le général Daglo avait assuré début mars 2023 être contre « quiconque cherche à devenir un dictateur ».

Il avait dénoncé « ceux qui s’accrochent au pouvoir », sans nommer personne mais alors qu’il répète désormais à l’envie que le putsch a « échoué » car il a fait revenir au pouvoir « l’ancien régime » Béchir.