New York (© 2022 Afriquinfos)- La 77ème Session de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies (ONU) s’est ouverte le lundi 19 septembre sous la présidence d’Antonio Guteress. Plusieurs sujets, la guerre en Ukraine, le Climat, le nucléaire iranien ou encore la situation de la faim dans le monde seront au menu de ces assises qui dureront jusqu’au 26 septembre prochain. L’épineux sujet des 46 soldats ivoiriens détenus au Mali et du conflit dans l’Est de la RDC, ne seront visiblement pas à l’ordre du jour, mais le Secrétaire général de l’ONU s’est prononcé sur ces questions dans un récent entretien accordé à nos confrères de France 24 et RFI.
Contrairement au souhait des autorités de transition malienne qui plaidaient pour que leur brouille avec la Côte d’Ivoire née de l’interpellation de 49 soldats ivoiriens, soit au menu des Assises de l’ONU à New York, ce sera lors d’un sommet extraordinaire des chefs d’État de la CEDEAO. Bamako a déjà prévenu dans un communiqué qu’elle rejette catégoriquement l’idée de faire appel à la CEDEAO dans un dossier purement judiciaire et bilatérale et met par ailleurs en garde contre toute instrumentalisation de cette institution communautaire par les autorités ivoiriennes pour se soustraire à leur responsabilité.
Alors que les autorités ivoiriennes accusent Bamako d’avoir pris en otage ses soldats, la transition malienne insiste sur le fait que ses militaires n’avaient pas été reconnus par la MINUSMA comme faisant partie des éléments nationaux de soutien et les qualifie de ‘’mercenaires’’. Des accusations auxquelles a répondu Antonio Guteress, ‘’ Non, ce ne sont pas des mercenaires et c’est évident. J’ai fait appel aux autorités maliennes pour que ce problème puisse se résoudre. On est en contact permanent avec eux. Je n’ai pas parlé directement avec Goïta, mais je vais recevoir la délégation du Mali et c’est une chose qui est pour moi très importante. Il faut résoudre ce problème ‘’, a déclaré le patron de l’ONU.
Aux premières heures de l’arrestation des ces soldats, la MINUSMA avait parlé de ‘’dysfonctionnements’’ sans donner plus de clarifications sur le statuts des 49 soldats ivoiriens. ‘’Il apparaît que certaines mesures n’ont pas été suivies et la Mission s’efforce de mieux comprendre comment ces dysfonctionnements ont pu se produire afin d’éviter qu’ils ne se reproduisent à l’avenir« , avait déclaré la mission onusienne dans un communiqué. « La Minusma note que les éléments ivoiriens ont été déployés à Sénou (Bamako) pour assurer la sécurité à la base des NSE allemands dans cette même localité, au lieu de Tombouctou (nord) où est basé le contingent ivoirien de la Minusma« , est-il expliqué dans la note. Pa sûr que cette sortie d’Antonio Guteress suffise à convaincre les autorités maliennes.
Autre sujet sensible évoqué dans l’entretien du SG de l’ONU, la guerre dans l’Est de la RDC et la la problématique des rebelles du M23, soutenus par le Rwanda selon Kinshasa. Antonio Guterres a indiqué que le M23 ‘’est une armée moderne, avec des équipements lourds qui sont plus perfectionnés que les équipements de la Monusco ‘’, mission onusienne en RDC et plaide pour un dialogue tripartite. ‘’L’essentiel, c’est de trouver une discussion sérieuse entre le Congo, le Rwanda et l’Ouganda pour qu’on puisse avoir une perspective conjointe pour éviter cette permanente situation qui nous fait toujours, quand on a un progrès, revenir en arrière ‘’, a déclaré M. Guterres.
‘’Il faut que ces pays se comprennent mutuellement et il faut que ces pays coopèrent effectivement pour la sécurité de l’est du Congo, et aussi pour les garanties de sécurité, il ne faut pas l’oublier, du Rwanda et de l’Ouganda’’, a-t-il ajouté.
Il y a des ‘’préoccupations de tous les pays. Il faut qu’ils s’entendent parce que, penser qu’une force de maintien de la paix puisse résoudre des problèmes quand il y a maintenant des forces militaires extrêmement bien armées, c’est impossible’’, a-t-il affirmé.
Boniface T.