Abuja (© 2022 Afriquinfos)- Jeudi dernier, les autorités nigérianes ont annoncé avoir mis hors d’état de nuire une trentaine d’hommes armés qui avaient tendu une embuscade à une brigade présidentielle, à quelques encablures d’Abuja. Une attaque audacieuse près de la capitale fédérale nigériane qui rappelle celles qui surviennent depuis deux semaines dans des localités proches de Bamako. Et qui dénotent d’un regain de confiance des groupes djihadistes qui pullulent dans la région.
Jamais une attaque terroriste n’aura été proche de la capitale nigériane. Dimanche dernier, une embuscade a été tendue à une patrouille de la garde présidentielle. Plusieurs militaires ont été blessés au cours de l’assaut, qui a eu lieu le long d’une route de la zone de Bwari, à la périphérie d’Abuja. Un autre militaire a lui perdu la vie des suites de ses blessures. La proximité de cette attaque avec la capitale nigérienne inquiète les responsables sécuritaires de l’état fédéral.
Un autre pays où l’inquiétude monte, c’est au Mali où la situation sécuritaire se dégrade de plus en plus. Ces dernières semaines, plusieurs attaques coordonnées ont eu pour cibles des localités proches de la capitale. Une série de raids quasi simultanés attribués à des jihadistes avaient frappé six localités différentes du Mali, dans les régions de Koulikoro (proche de Bamako) ainsi que de Ségou et Mopti (centre). Des hommes armés identifiés par l’armée comme membres de la katiba Macina, affiliée au groupe jihadiste Al-Qaida, avaient attaqué des postes de contrôle, gendarmerie, camp militaire, notamment dans la localité de Kolokani, à une centaine de kilomètres au nord de Bamako. C’est la première fois depuis 2012 que des attaques coordonnées se déroulent en si grand nombre, dont certaines proches de la capitale.
Pour ne rien arranger, mercredi dernier, Abou Yahya, membre du conseil de la choura, l’autorité dirigeante du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), a revendiqué la plupart des attaques. Dans une vidéo de quatre minutes, il a annoncé le déclenchement des opérations d’envergure de la coalition djihadiste et le blocus de Bamako dans les prochains jours jusqu’à l’aboutissement de la charia.
Cette recrudescence des attaques coïncide avec le départ de la Forces Barkhane et des forces européennes du Mali.
Boniface T.