N’Djamena (© 2021 Afriquinfos)- Face à la recrudescence des attaques dans la région du Sahel et de plus en plus dans les pays du Golfe de Guinée, des pistes de solution sont évoquées pour endiguer le phénomène. Mahamat Saleh Annadif, représentant spécial du Secrétaire général de l’Onu et Chef du bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, attend pour sa part, une demande formelle des Etats pour la mise sur pied d’une Brigade d’Intervention rapide, à l’instar de celle qui a mis en déroute le M23 en RDC.
La lutte contre le terrorisme, qui prend de plus en plus d’ampleur dans le Sahel avec de récurrentes attaques et sa délocalisation dans les pays du Golfe, passe par le déploiement d’une Brigade d’Intervention Rapide. C’est ce que pense Mahamat Saleh Annadif, chef du bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel. «Aujourd’hui, la revendication principale des pays de la sous-région, cite l’exemple effectivement de cette brigade spéciale qui a été initiée en RDC il y a une dizaine d’années, face au M23, qui était une rébellion qui s’est déclarée dans l’est de la RDC. Et il y a eu cette brigade qui a eu un mandat spécial, spécifique de lutte antiterroriste. C’est que les missions de paix classiques n’ont pas. Et elle a produit des résultats positifs», a-t-il fait savoir.
Mais le diplomate tchadien s’attend à une requête officielle des pays concernés : «C‘est une décision souveraine du Conseil de sécurité. Jusque là, les pays de l’Afrique de l’Ouest l’ont tout simplement évoquée. Mais il n’y a eu aucune demande officielle, ni de l’Union africaine, ni de pays de la sous-région au niveau du Conseil de sécurité pour instituer une telle brigade. Ça peut être effectivement une solution. Et les pays, indépendamment des Nations unies, ont une certaine responsabilité qu’ils doivent assumer en essayant de s’adapter à cette nouvelle menace», a-t-il précisé.
La mise hors d’état de nuire des terroristes passe aussi par d’autres actions. Mahamat Saleh Annadif a notamment évoqué le programme de stabilisation immédiate initié par les Nations unies, à travers un certain nombre d’agences, dont le PNUD. Il s’agit «d’accompagner les États pour qu’ils puissent sécuriser une certaine zone et dès qu’on sécurise une zone, les agences viennent et on fait un projet de développement pour réinstaller ces populations. C’est une expérience au niveau du bassin du lac Tchad que nous sommes en train de transposer au niveau du Liptako-Gourma et qui commence à donner des preuves. Mais elle doit se faire avec une montée en puissance des forces de défense et de sécurité de ces pays pour autant que possible sécuriser un certain nombre d’espaces, regrouper les populations pour qu’on puisse les secourir», a-t-il expliqué. Cette sécurisation pourrait donc être confiée à la Brigade d’Intervention Rapide.
Boniface T.