Affaire Meng Wanzhou : ne pas importer en Afrique les velléités d’une guerre commerciale qui lui est étrangère

Afriquinfos Editeur
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Meng Wanzhou (DR)

VANCOUVER (© 2021 Afriquinfos)- Meng Wanzhou, Directrice financière du géant chinois Huawei, a été arrêtée en vertu d’un mandat américain pour fraude bancaire à l’aéroport international de Vancouver en décembre 2018, et vit depuis en résidence surveillée, tout en luttant contre son extradition. Elle fait face à des accusations de fraude bancaire aux États-Unis pour avoir trompé HSBC sur les relations d’affaires de Huawei en Iran, ce qui aurait amené la banque à violer les sanctions américaines.

Depuis le début de l’affaire, Meng Wanzhou a toujours déclaré qu’elle était innocente. De nombreux observateurs voient toujours dans cette séquence une manipulation du système judiciaire canadien à des fins politiques et commerciales au profit des États-Unis. Preuve de la politisation de cette affaire, rappelons que dix jours après l’arrestation de Meng Wanzhou, le Président américain de l’époque, Donald Trump, avait déclaré dans une interview à Reuters qu’il interviendrait dans ce dossier si cela permettrait d’obtenir un meilleur accord commercial avec la Chine. «Mme Meng est devenue une monnaie d’échange dans cette compétition économique entre ces deux superpuissances», a commenté l’avocat de la défense Richard Peck.

Donald Trump n’est plus en fonction mais ses abus passés ont porté préjudice à la partialité dans cette affaire. La nouvelle Administration Biden a confirmé ses intentions de poursuivre la politique d’hostilité à l’égard de la Chine amorcée par l’Administration Trump. Ce qui laisse présager un procès politique pour Meng Wanzhou.

Affaire Meng Wanzhou, dernière ligne droite

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L’affaire de l’extradition de Meng Wanzhou entre dans sa dernière ligne droite. Elle est typique d’une instrumentalisation du système judiciaire à des fins politiques. Pourtant, le commerce international comme la diplomatie mondiale doivent pouvoir se baser sur des règles communes, justes et transparentes, au risque de ne plus être acceptés par les peuples.

L’Afrique de son côté ne doit pas importer sur son territoire les velléités d’une guerre commerciale initiée par les États-Unis, et qui s’apparente de plus en plus à une chasse aux sorcières pour contrer l’innovation chinoise.

Gardons-nous d’introduire des luttes politico-commerciales sur le continent noir. L’unique argument qui doit nous guider dans notre relation aux puissances étrangères est de savoir si les partenariats technologiques et commerciaux que nous nouons avec elles bénéficient à l’Afrique et à ses populations.

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