Le Nigeria ajouté à la liste noire américaine des pays violateurs des libertés religieuses

Afriquinfos Editeur
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Des membres du Mouvement islamique du Nigeria (IMN) manifestent contre la détention de leur leader Ibrahim Zakzaky, le 22 janvier 2019 à Abuja, la capitale fédérale du Nigeria (photo, AFP).

Abuja (© 2020 Afriquinfos)- Le Chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo a annoncé lundi l’ajout du Nigeria à la «liste noire» des pays où la liberté religieuse est particulièrement préoccupante. Les répressions sanglantes des manifestations de groupes chiites par les autorités d’Abuja ne sont pas étrangères à cette décision qui pourrait ouvrir la voie à des sanctions économiques.

Les Etats-Unis restent fondamentalement attachés à la liberté religieuse. Mike Pompeo l’a à nouveau fait savoir lundi alors qu’il égrenait les noms des pays épinglés et qui figurent désormais sur la liste noire annuelle de son pays. «Le soutien des Etats-Unis à la liberté de religion est inébranlable. La liste noire annuelle montre que quand la liberté religieuse est menacée, nous agissons», a écrit sur les réseaux sociaux le Secrétaire d’Etat américain connu pour être un fervent chrétien qui a fait de la liberté religieuse, sa priorité en matière de droits humains.

Parmi les mauvais élèves épinglés par les USA, figure aussi le Nigeria. Le pays d’Afrique de l’Ouest était déjà apparu dans un rapport rendu public en juin 2020 par Washington et dans lequel les tensions entre les autorités et le groupe chiite radical ‘Mouvement islamique au Nigeria’ (MIN) dont les manifestations sont régulièrement réprimées dans le sang, avaient été relevées. Les arrestations de musulmans pour avoir mangé en public dans l’Etat de Kano durant le jeûne du ramadan sont également apparues dans le rapport.

Outre le Nigeria, la «black-list» des Etats-Unis comprend : Arabie saoudite, Birmanie, Chine, Corée du Nord, Erythrée, Iran, Pakistan, Tadjikistan et Turkménistan. Tous ces pays y figuraient déjà en 2019.

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Apparaître sur cette liste peut aussi rimer avec sanction. Il s’agit notamment du retrait de l’aide au développement si les pays désignés ne prennent pas des mesures pour corriger les entraves à la liberté religieuse qui leur sont reprochées par Washington. C’est le cas du Soudan qui, présent sur la liste en 2018, s’y est vu retirer en 2019 du classement des ‘pays particulièrement préoccupants’ avant d’en être retiré en 2020, à la faveur des «réformes courageuses» menées par les autorités de la Transition.

Le Soudan, retiré en 2019 de la liste des pays «particulièrement préoccupants», quitte cette année également la liste intermédiaire des Etats «sous surveillance», à la faveur de «réformes courageuses» menées par les autorités de Transition. Celles-ci se sont rapprochées de Washington qui a aussi décidé récemment de retirer Khartoum de sa liste noire des Etats soutenant le terrorisme international.

W. T.