Centrafrique : Retrait de la gestion des financements du Fonds mondial au Comité de lutte contre le sida (CNLS)

Afriquinfos Editeur
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Cette gestion est finalement confiée, pour une période transitoire, à une autre structure qui reste à désigner sur la base d'un avis à manifestation d'intérêt qui vient à peine d'être lancé.

 «Sur les 20.743.341 euros signés, 15.855.361 euros ont été décaissés au CNLS et les résultats produits sont en deçà des fonds qui ont été engagés. Donc, ce changement de bénéficiaire principal vise à sauver le financement et à permettre à la République centrafricaine de bénéficier des subventions de lutte contre ces trois pandémies à travers une autre structure », a précisé à la presse le Dr Bernard Lala, président du conseil national de coordination du Fonds mondial.

Pour le ministre de la Santé publique, le Dr. Aguid Soumouk, ce changement est notamment dû aux mauvaises performances du Comité national de lutte contre le sida dans ce pays enclavé d'Afrique centrale. Le CNLS centrafricain a été classé en catégorie C au premier trimestre 2013, la dernière catégorie dans la mesure du Fonds mondial pour évaluer la performance de ses bénéficiaires. Des dépenses inéligibles sont également notées dans la gestion des fonds alloués à cette structure étatique.  «J'ai pris l'engagement au nom du gouvernement pour le rebroussement des fonds inéligibles qui s'élèvent à plus de 500 millions de francs CFA (1 million de dollars) », a expliqué à Xinhua le ministre. «Pour sauver la vie des milliers de malades du sida sous traitement des antirétroviraux, la décision finale c'est d'avoir un autre bénéficiaire principal que nous pensons être une institution nationale », a-t-il conclu. Le coordonateur du CNLS, le Pr Nestor Mamadou Nali, a voulu justifier les accusations du Fonds mondial en pointant l'insécurité persistante depuis près d'un an dans le pays. « L'insécurité persistante depuis fin 2012 est la principale raison qui n'a pas permis à mon institution de bien fonctionner pendant cette période d'évaluation» , dit-il.

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Avec un taux de prévalence de 4,9% sur une population totale de 4,6 millions d'habitants, le Vih-Sida reste un problème majeur de santé publique en RCA. Sur 60.000 personnes vivant avec le VIH (PVVIH) ayant besoin des traitements antirétroviraux, seulement 15.000 en bénéficient, selon les données du CNLS. Le Fonds mondial intervient dans le pays pour le suivi biologique, l'achat des antirétroviraux et la prévention de la transmission parents/enfants du VIH. Un avis à manifestation d'intérêt a été lancé depuis lundi par le Fonds mondial pour procéder au choix du nouveau bénéficiaire principal de sa subvention pour le volet VIH.