"Le soumissionnaire Viettel Cameroun Sarl, B.P. 87 Yaoundé, Cameroun, est déclaré adjudicataire de la concession pour l'établissement et l'exploitation d'un réseau de communications électroniques ouvert au public au Cameroun pour fournir des services de communications électroniques mobiles", souligne le communiqué officiel publié lundi soir à Yaoundé par le ministre des Postes et Télécommunications, Jean-Pierre Biyiti bi Essam.
Viettel Cameroun, filiale de Viettel, opérateur de radiotéléphonie mobile étatique vietnamien sous contrôle du ministère de la Défense, a été désigné parmi une short-list définitive de trois candidats au terme d'un long processus sans cesse retardé après une première série de sélections, alors que l'aboutissement avait initialement été annoncé pour fin 2011.
Il vient conquérir un marché de la téléphonie mobile au Cameroun où la qualité du service offert par les deux opérateurs en activité est décriée par les consommateurs et même les experts dont par exemple le représentant de l'Union internationale des télécommunications (UIT), Jean-Jacques Massima Landji, qui a indexé dans un entretien récent à Xinhua les limites de la régulation.
Pour Massima Landji, ces opérateurs, coupables de "publicités mensongères" et peu poussés à réinvestir les profits engrangés dans l'amélioration optimale de la qualité du réseau, par ailleurs assez insuffisamment couvert, annoncent des services de troisième génération (3G) alors qu'ils ne fournissent même pas ceux de deuxième génération.
D'après le ministre des Postes et Télécommunications, l'arrivée de Viettel s'accompagne de l'introduction de la 3G. "Viettel Cameroun Sarl, indique son communiqué, s'engage à investir près de 200 milliards de FCFA (400 millions USD), pour couvrir dès le lancement de ses activités, 81% de tout le territoire camerounais avec les technologies mobiles de deuxième et troisième générations".
Non soumise à appel d'offres, une quatrième licence est à présent attendue pour le compte de l'opérateur des télécommunications étatique camerounais Cameroon Telecommunications (CAMTEL), qui devra cependant s'adjoindre les compétences d'un partenaire stratégique à désigner à un délai non encore déterminé, à en croire des sources du ministère des Postes et Télécommunications.
