Zambie/Guy Scott : Peau noire et Président blanc qui surprend G. Bush

Afriquinfos Editeur
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La prise de fonction intérimaire de Guy Scott paraît surréaliste. C’est une première en Afrique subsaharienne où certaines mentalités ne sont peut-être pas encore prêtes  qu’un descendant de colon soit devenu  leur chef d’Etat.  L’annonce a été diversement accueillie. Et ce sont les jeunes zambiens qui ont vigoureusement  réagi dans la capitale Lusaka, obligeant la Police anti émeute à intervenir. « On ne peut pas croire qu’après 50 ans d’indépendance, on ait un Blanc comme président », proteste-t-ils.

 Pourtant, loin de la Grande Bretagne, son pays d’origine,  Guy Scott est  « zambien ».  A l’âge de 74 ans, il a mis toute sa vie au service de la Zambie. Né le 1er juin 1944 à Livingstone de parents émigrés de la Grande Bretagne, toute sa carrière politique et administrative s’est déroulée dans son pays d’adoption. Son ascension à ce poste du président actuel de la Zambie est surtout le fruit de son engagement politique.

En effet, après ses cursus universitaires au Zimbabwé et en Grande Bretagne sanctionné par des diplômes en Economie et en Sciences cognitives, il occupera tour à tour le poste du ministre des Finances et de l’Agriculture. Quelques années plus tard, en 1990, sa carrière politique débute. Il s’engage d’abord aux côtés du Mouvement pour la démocratie multipartite avant d’être élu plus tard député à l’Assemblée nationale. En 2001, il amorce un tournant décisif. Celui qui est actuellement président de la Zambie, rejoint le parti Front Patriotique du défunt président Michael Sata surnommé « Le Cobra ».

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L’année 2011 sera l’année du sacre d’un engagement politique pour Guy Scott puisque son parti remporte l’élection présidentielle du 20 septembre 2011. A la suite de la victoire, il devient le premier Vice-président. Fonction qu’il occupe avant sa nomination au poste de président actuel. Un éphémère poste puisqu’il cédera le pouvoir dans trois (03) c’est-à-dire en janvier 2015 comme l’a prescrit la Constitution zambienne qui dispose qu’il faut être non seulement Zambien mais aussi né de parents zambiens avant d’accéder à la Magistrature Suprême. Ce qui enlève à Guy Scott toute velléité  de briguer un mandat présidentiel. Mais pour l’heure, le président-blanc zambien assume sa fonction dans une atmosphère de tensions et de calculs politiciens avec ses bourdes.

Il aurait avant sa volte-face, voulu se passer du Secrétaire général de son parti, Edgar Lungu. Ce qui a créé une polémique. A cela s’ajoute l’une de ses sorties incontrôlées. Guy Scott a déclaré au journal Guardian : « Je n’aime pas les Sud-africains. Je n’aime pas l’Afrique du Sud pour les mêmes raisons, je pense que les Latino-américains n’aiment pas les Américains… ».

Au-delà de ses bourdes, c’est plutôt sa couleur de peau qui est l’objet de divers commentaires. Pour certains dirigeants africains, Guy Scott est perçu comme «une sorte de mascotte, un gentil génie de la politique ». Il est d’une curiosité pour l’ancien président américain Georges W. Bush qui lors d’une visite en Zambie en 2012, a cru à une blague qu’un blanc occupe un poste important en Afrique.

 Anani  GALLEY