Maurice : Le Conseil économique et social tire la sonnette d’alarme sur la sécurité alimentaire

Afriquinfos Editeur
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Dans un rapport rendu publique en fin de semaine dernière, cette instance s'alarme que 75 % des besoins alimentaires mauriciens sont importés et préconise une autosuffisance à 33% pour 2015. Selon les chiffres du NESC, la valeur des importations alimentaires était estimée à 1 milliard US$ en 2012. Ce chiffre couvre les besoins alimentaires, incluant le blé, le riz, les oignons, l'ail, les fruits, entre autres. L'importation du lait et des produits laitiers a dépassé les 100 millions US$, ajoute le NESC.

 Le conseil est d'avis que les conditions sur le plan international feront que Maurice sera appelé à faire face à des moments difficiles. Ainsi, selon les prévisions de la FAO, on devrait s'attendre à une hausse des prix du riz et du maïs cette année en raison d'une insuffisance au niveau de la fourniture de ces deux aliments au niveau mondial. L'indice des prix du lait et des produits laitiers est déjà en hausse car le taux de la consommation connaît une croissance beaucoup plus rapide que celui de la production.

Les conditions climatiques extrêmes prévalent beaucoup plus fréquemment et sont désormais prises en considération lorsqu'on évoque la production alimentaire, souligne le rapport. Par ailleurs, la production alimentaire à Maurice semble marquer le pas selon les derniers indicateurs économiques. La part de ce secteur dans le Produit Intérieur Brut s'amenuise et le nombre d'emplois est en chute.

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 La superficie des terres disponibles pour la production agricole se réduit d'année en année et il est difficile de trouver les terres nécessaires à la production agricole. Si Maurice est autosuffisant en production de légumes frais, cela peut changer en cas de mauvais temps. Ainsi, en février de cette année, 670 tonnes de légumes, dont des carottes et des choux fleurs, ont été importées.

Le NESC estime qu'un effort supplémentaire doit être effectué en ce qui concerne la production des oignons, de la viande, du blé et du riz. S'agissant de la production du lait, la situation est tout simplement dramatique. Le rapport note qu'un retard a été enregistré dans l'exécution de certains projets évoqué dans le plan d'action gouvernemental pour la sécurité alimentaire pour la période 2013-2015.

Tout en reconnaissant qu'il est difficile d'atteindre l'autosuffisance totale en matière de production alimentaire à Maurice, le NESC est d'avis qu'en tenant compte des fonds qui seront déboursés par les autorités dans le cadre du plan d'action, soit 60 millions US$, il est possible d'atteindre un niveau de 33 % en 2015.

Quelques 1.075 hectares ont déjà été libérés pour la production d'oignons, de pommes de terre, d'ail, de maïs, de fruits, des pâturages pour la production de viande et de lait. Toutefois, le NESC s'interroge sur  l'utilisation de 1.000 arpents de terre alloué par l'industrie sucrière à la suite d'un accord conclu dans le cadre de la réforme de cette industrie.

Le NESC considère que c'est une question complexe dans la mesure où les espaces libérés ne sont pas nécessairement appropriés pour l'agriculture. Le NESC estime que la sécurité alimentaire passe par l'articulation d'une stratégie pour la production des produits considérés comme prioritaires. L'entreposage, le traitement, le marketing et des partenariats stratégiques devraient également être pris en compte.