Washington (© 2022 Afriquinfos)- L’ancienne secrétaire d’Etat américaine, Madeleine Albright est décédée mercredi le 24 mars à l’âge de 84 ans. Depuis, les hommages de membres du parti Démocrates affluent, saluant la mémoire d’une pionnière.
Première femme Cheffe de la Diplomatie américaine dans l’Administration du Président Bill Clinton, Madeleine Albright aura été une défenseure infatigable de la démocratie et des droits humains jusqu’à ces derniers instants. Il y a à peine un mois, l’octogénaire publiait un éditorial dans le New York Times, accusant le président russe Vladimir Poutine de commettre une « erreur historique » en se préparant à envahir l’Ukraine. Le cancer a eu raison d’elle ce mercredi, suscitant une vague de réactions attristées au sein du parti démocrate notamment.
« Je serai toujours profondément reconnaissante pour la merveilleuse amitié que Bill et moi avons partagée avec @madeleine et les conseils toujours avisés qu’elle nous a prodigués pendant tant d’années. Tant de personnes dans le monde sont en vie et vivent mieux grâce à son service » a écrit Hillary Clinton. Son mari Bill Clinton sous lequel Madeleine Albright a servi en tant que Secrétaire d’Etat entre 1997 et 2001 a quant à lui fait une déclaration pour honorer « l’une des meilleures secrétaires d’État, une ambassadrice exceptionnelle des Nations Unies, une professeure brillante et un être humain extraordinaire ».
L’actuel porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price a qualifié sa mort de « bouleversante ». «C ‘était une pionnière », a-t-il souligné. « En tant que première femme secrétaire d’État, elle a littéralement ouvert la voie à une grande partie de notre profession. »
Même l’ancien Président républicain, George W Bush y est allé de son hommage : « Laura et moi avons le cœur brisé par la nouvelle de la mort de Madeleine Albright. Elle a vécu le rêve américain et a aidé les autres à le réaliser. » a-t-il posté. Madeleine Albright est en effet née le 15 mai 1937 à Prague dans une famille juive qui se réfugie ensuite à Londres pour fuir le nazisme. Onze ans plus tard, sa famille, qui est entre-temps retournée en Tchécoslovaquie, décide lorsque les communistes y prennent le pouvoir d’émigrer aux États-Unis, où des études brillantes permettront à Madeleine Albright d’accéder aux plus hautes marches du pouvoir. Elle occupa le poste d’ambassadrice des États-Unis auprès de l’ONU (1993-1997), où elle imprima sa marque, notamment lors de l’offensive américaine au Kosovo.
Seule ombre au tableau de Madeleine Albright, l’inaction des Etats-Unis dans le génocide rwandais. Des documents déclassifiés en 2004, ont révélé que l’administration Clinton savait qu’une « solution finale pour éliminer tous les Tutsis » se préparait bien avant le début du génocide. Pour éviter de devoir intervenir militairement à sauver les Tutsis, Clinton est allé jusqu’à donner des instructions à sa secrétaire d’État, Madeleine Albright, de ne pas utiliser pas le mot génocide devant le Conseil de sécurité de l’ONU pour qualifier les tueries de masse du Rwanda. Si elles avaient été qualifiées de génocide, une loi adoptée par le Congrès obligeait les États-Unis à intervenir.
Boniface T.