Burkina Faso : le procès de Blaise Compaoré et de ses ministres renvoyé au 8 mai

Afriquinfos
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Ouagadougou (© Afriquinfos 2017)-Accusés pour leur rôle dans la répression du soulèvement d’octobre 2014, l’ex-président Blaise Compaoré et les membres de son dernier gouvernement sont appelés devant la Haute cour de justice dans le cadre d’un procès ouvert le vendredi dernier. Après un premier renvoi, ce procès a été, ce jeudi 4 mai, renvoyé au lundi 8 mai.

Le procès, à peine rouvert ce jeudi, les avocats de la défense ont demandé avec insistance sa suspension, le temps pour certains d’entre eux de mieux connaître les dossiers de leurs clients. En effet, dira Me Frédéric Titinga Pacéré, premier avocat du Burkina, « Ici, ce sont des accusés spéciaux. Mes jeunes confrères qui demandent le renvoi n’y sont pour rien, ils n’ont été saisis que hier – mercredi 3 mai. Soyons honnêtes : dire à ces avocats de plaider dans ces conditions, c’est escamoter la justice. Je vous demande de leur permettre de voir le dossier pour pouvoir défendre sereinement leurs clients ». Dans le même sens, Me Mamadou Traoré a laissé entendre qu’« Il y va de l’image que vous (membres de la Haute cour de justice, Ndlr) allez donner du Burkina ».

Au regard de cette insistance dans la demande de renvoi, le président Mathieu Ouédraogo et les huit autres membres de la Haute cour de justice ont cédé. En effet, après quinze minutes de suspension, ils ont annoncé la reprise du procès pour le 8 mai.

Absent à son procès tout comme six anciens ministres parmi lesquels Salif Kaboré (Mines), Lucien Marie Noël Bembamba (Économie) ou encore Assimi Kouanda (ministre auprès de la Présidence), Blaise Comparé est représenté par ses avocats, Mes Pierre-Olivier Sur et Abdoul Ouédraogo. Ces derniers ont été priés de sortir de la salle d’audience en raison de l’absence de leur client en ces termes : « Dans la mesure où votre client est absent, nous ne pouvons pas vous donner la parole ».

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C’est du moins, ce qu’a indiqué le président Mathieu Ouédraogo. En réaction, Me Sur dira, « Je quitte l’audience, je ne suis plus avocat défenseur ». A l’en croire, « Au bout de 5 minutes d’audience, on a compris que cette Haute cour ne respecte pas les critères internationaux régissant le procès équitable qui veulent qu’un prévenu même absent puisse être défendu par son avocat ».

V.A