OMC: Okonjo-Iweala s’entoure d’une solide équipe et se lance des défis pour réussir son mandat 

Afriquinfos Editeur
5 Min de Lecture

Genève (© 2021 Afriquinfos)- A peine arrivée ce lundi au siège de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), au premier jour d’un mandat historique à la tête de l’institution située à Genève, Ngozi Okonjo-Iweala a rencontré ses équipes et les représentants des pays membres. Elle a appelé à débloquer les négociations sur les aides à la pêche, en crise en pleine pandémie de la Covid-19. 

 La nouvelle cheffe de l’OMC, a pris ses fonctions ce 1er mars (au premier jour de la première réunion de l’année du Conseil général), l’occasion de faire le point sur les négociations en cours, et ce, pour un mandat historique de quatre ans, insufflant un sentiment d’espoir à cette institution confrontée à d’énormes défis en pleine crise économique et sanitaire mondiale. 

« J’arrive dans une des plus importantes institutions du monde et on a beaucoup de travail. Je me sens prête », a lancé celle qui est la première femme et la première Africaine à diriger l’Organisation mondiale du commerce (OMC), à son arrivée, tôt, au siège de l’institution. Sans perdre une minute, elle a inauguré une sculpture sur glace représentant des poissons, installée par des ONG, en compagnie de l’ambassadeur colombien Santiago Wills, président des négociations sur les subventions à la pêche, qui sont au point mort. Elle a également rencontré les Directeurs généraux adjoints, qui ont piloté l’institution pendant les six mois de vacance de pouvoir, et une partie de ses équipes. 

« Nous avons vraiment le sentiment que la surpêche, la surcapacité et la pêche illégale sont des facteurs qui nuisent à la durabilité », a-t-elle déclaré, en appelant à achever les négociations « le plus rapidement possible ». En effet, les subventions à la pêche font l’objet de difficiles négociations depuis de longues années entre le Nord et le Sud. Ce dossier peut paraître anecdotique, mais il est pourtant capital tant il concerne le gagne-pain de millions de personnes dans le monde. 

- Advertisement -

  Priorité à la Covid-19 pour la nouvelle équipe de l’OMC  

 En pleine pandémie, la nouvelle Directrice générale, qui fut présidente de l’Alliance du Vaccin (Gavi) jusqu’à l’an dernier, a appelé lundi, dans son premier discours devant le Conseil général de l’OMC, à « donner la priorité à l’action relative au Covid-19 ». Un appel pressant qui intervient alors que les pays sont divisés à propos d’une exemption – proposée par l’Inde et l’Afrique du Sud – des droits de propriété intellectuelle sur les traitements et vaccins anti-Covid pour maximiser la production mondiale. 

Le sujet est débattu en ce moment à l’OMC, mais aucune décision n’est attendue en l’absence de consensus.S’exprimant devant une salle quasi-vide en raison de la pandémie, Mme Okonjo-Iweala a également indiqué que sa seconde priorité de l’heure sera de « terminer les négociations sur les subventions à la pêche avant la moitié de l’année 2021 ». 

 Parmi la kyrielle de chantiers de taille qui attendent la nouvelle cheffe de l’OMC, figurent les conflits opposant l’organisation aux États-Unis. Ngozi Okonjo-Iweala prend la tête d’une institution torpillée par l’administration de Donald Trump, qui était ouvertement hostile à l’organisation et avait même bloqué le fonctionnement de l’organe de règlement des différends. 

 Lundi, elle a appelé les membres de l’OMC à convenir « d’une feuille de route pour la réforme du système de règlement des différends » et à préparer un programme de travail à ce sujet, à approuver lors de la ministérielle. Face à autant de défis, « le temps presse », a-t-elle averti, se proposant de rencontrer les délégués « individuellement et en groupe » dès cette semaine. Deux fois ministre des Finances et brève cheffe de la diplomatie du Nigeria, Dr Ngozi Okonjo-Iweala, 66 ans, remplace le Brésilien Roberto Azevedo, qui a quitté ses fonctions en août un an avant la fin de son mandat. « Je pense que l’OMC est trop importante pour être ralentie, paralysée et moribonde », avait déclaré à l’AFP la première femme et première Africaine à diriger l’OMC, au lendemain de sa nomination. 

 V. A.