‘Congo Protection’ et ‘Agemira’, deux sociétés militaires privées étrangères contraintes de quitter l’Est de la RDC

Afriquinfos Editeur
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Des hommes présentés comme des soldats roumains d'une société militaire privée au service de Kinshasa font la queue pour se soumettre à une inspection avant de traverser la frontière rwandaise au poste-frontière à Gisenyi, le 29 janvier 2025.

Des dizaines de soldats roumains d’une société militaire privée opérant dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) ont traversé la frontière avec le Rwanda voisin mercredi 29 janvier 2025 pour se rendre aux autorités, selon des précisions de Kigali.

Une longue file indienne d’hommes habillés en civil ou d’un simple pantalon treillis, encadrés de soldats rwandais en armes, pénètrent à pied et dans le calme en territoire rwandais via le poste-frontière de Gisenyi, d’après les images tournées sur place par l’AFP. A l’aide de chiens renifleurs, les soldats rwandais inspectent leurs affaires, sacs à dos ouverts au sol, puis les paramilitaires se présentent un par un aux autorités de Kigali pour une fouille au corps avant de se faire enregistrer. ‘Nous n’étions pas sur un champ de bataille, nous étions là pour nous entraîner et aider à l’artillerie‘, a affirmé à l’AFP l’un des paramilitaires, qui s’est présenté sous le prénom Emil.

Plusieurs dizaines de soldats roumains appartenant à une société militaire privée arrivent au Rwanda après avoir traversé la frontière depuis la République démocratique du Congo, alors que la ville congolaise voisine de Goma est sur le point de tomber aux mains des combattants soutenus par le Rwanda.
Ces combattants font partie des soldats qui avaient été engagés pour combattre aux côtés de l’Armée congolaise dans le conflit qui l’oppose depuis des années au groupe armé M23, soutenu par le Rwanda, dans l’Est de la République démocratique du Congo.

Ces combattants font partie des soldats qui avaient été engagés pour combattre aux côtés de l’Armée congolaise dans le conflit qui l’oppose depuis des années au groupe armé M23, soutenu par le Rwanda, dans la région de Goma, grande ville de l’Est de la RDC dont le sort semblait scellé ce 29 janvier 2025. Le ministère de la Défense rwandais a confirmé ce 29 janvier sur X leur reddition, évoquant le nombre ‘de 280 mercenaires roumains en cours d’évacuation dans des bus vers Kigali‘.

En Roumanie, le ministère des Affaires étrangères a fait état de ‘l’évacuation en cours de ses ressortissants, promettant de prendre toutes les mesures pour les mettre hors de danger‘. La veille, les autorités avaient convoqué une cellule de crise au sujet de ‘la détérioration de la situation dans l’Est de la RDC, où sont présents des citoyens roumains travaillant à titre privé pour le Gouvernement, dans le cadre d’une mission de formation de l’Armée‘.

Quatre d’entre eux ont été blessés dans les combats, a déclaré leur chef Constantin Timofte sur la Télévision publique roumaine. ‘L’Armée nationale a abandonné le combat et nous avons dû battre en retraite‘, a-t-il dit. Le M23 et l’Armée rwandaise occupent désormais la quasi-totalité du centre et des faubourgs de la ville, d’où ils ont chassé en deux jours l’Armée congolaise et ses milices alliées.

Depuis fin 2022, environ un millier d’anciens militaires européens, repartis dans deux sociétés, étaient arrivés à Goma. Selon des sources internes, ils sont intégrés dans le dispositif des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) contre le M23. La première, ‘Congo Protection’, dont sont issus les hommes qui se sont rendus mercredi, est gérée à Goma par le Roumain Horatiu Potra, ancien de la Légion étrangère française. Ses soldats, venus principalement d’Europe de l’Est, formaient des unités des FARDC, participaient à la sécurisation de Goma et, selon les mêmes sources, ont combattu au sol contre le M23.

L’autre, Agemira, est dirigée par des Français, dont des retraités de l’Armée. Ils assuraient initialement la maintenance de la Force aérienne congolaise. Ils ont ensuite été intégrés au commandement des opérations et ont pris part à des bombardements sur des positions du M23.

© Afriquinfos & Agence France-Presse