Kampala (© 2025 Afriquinfos)- L’Ougandaise Winnie Byanyima est Directrice exécutive de l’ONUSIDA et Secrétaire générale adjointe des Nations Unies. Elle a été nommée le 14 août 2019. Depuis des décennies, elle défend ardemment les causes de la justice sociale et de l’égalité des sexes. Elle mène aujourd’hui l’action des Nations Unies afin de mettre un terme à l’épidémie de sida d’ici 2030.
Elle est persuadée que les soins de santé sont un droit humain et elle figure parmi les premières personnalités à avoir exigé un vaccin pour tous et toutes contre le coronavirus, autrement dit un vaccin mis gratuitement à disposition dans le monde entier.
Avant d’intégrer l’ONUSIDA, Mme Byanyima a occupé la fonction de Directrice exécutive d’Oxfam International. Ce regroupement de 20 organisations de la société civile présent dans plus de 90 pays du monde entier s’est fixé pour objectif d’autonomiser les populations afin de voir émerger un avenir sûr, juste et libéré de la pauvreté.
Mme Byanyima a été élue à trois reprises au Parlement de son pays d’origine, l’Ouganda, où elle a siégé pendant 11 ans. Elle a dirigé le premier groupe de femmes parlementaires d’Ouganda qui a fait adopter en 1995 des dispositions révolutionnaires sur l’égalité des sexes dans la constitution votée après la guerre civile.
Mme Byanyima a contribué à la création de la Direction Femmes, Genre et Développement de la Commission de l’Union africaine et a également travaillé en tant que Directrice du Genre et du Développement au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Elle a créé en Ouganda le Forum for Women in Democracy, une organisation non gouvernementale influente, et a joué un rôle important dans la création de coalitions africaines et mondiales consacrées aux problèmes de la justice sociale.
Figure emblématique sur la scène internationale de la lutte contre les inégalités, Mme Byanyima a co-présidé le Forum économique mondial et a siégé au Conseil consultatif de la Banque mondiale sur le Genre et le Développement, à la Commission mondiale de l’Organisation internationale du Travail sur l’Avenir du travail, ainsi qu’à la Commission mondiale sur l’Adaptation. Mme Byanyima a été récompensée à plusieurs reprises, y compris par des doctorats à titre honorifique de la Free State University (Afrique du Sud), de l’Université de Manchester (Royaume-Uni) ainsi que par l’Université Mont Saint Vincent (Canada) et, en 2018, par le prix Human Rights and Solidarity among Peoples décerné par le Latin American Council of Social Sciences.
Elle est titulaire d’un Master en génie mécanique de l’université de Cranfield et d’un diplôme de premier cycle en Génie aéronautique de l’Université de Manchester.
Epouse d’un opposant émérite ougandais
Mme Byanyima aime les oiseaux, le jardinage et la randonnée. Mme Byanyima a sept prénoms, dont Kyegiragire qui signifie «Je peux devenir tout ce que je veux». Mme Byanyima déclare que son approche de la vie doit beaucoup à ce prénom ! Elle est mariée à l’opposant ougandais Kizza Besigye en 1998. Ensemble, ils ont eu un fils.
L’opposant ougandais Kizza Besigye, qui a commencé lundi une grève de la faim après des mois de détention dans son pays consécutifs à son enlèvement au Kenya, est dans un état de santé « critique », a déclaré jeudi l’un de ses avocats. Jadis médecin personnel du Président ougandais Yoweri Museveni, Kizza Besigye, 68 ans, est dans le collimateur du gouvernement depuis son ralliement à l’opposition il y a 25 ans. Il s’est présenté quatre fois à la présidentielle, sans succès.
Enlevé en novembre dernier lors d’un déplacement au Kenya, il encourt la peine capitale pour trahison devant une cour martiale, une procédure qualifiée de « simulacre » par son épouse Winnie Byanyima, directrice de l’ONUSIDA, le programme des Nations Unies de lutte contre le VIH.
« Nous lui avons rendu visite hier en prison mais son état de santé est préoccupant. Il est dans un état de santé critique et a besoin de soins médicaux urgents« , a déclaré à l’AFP Erias Lukwago, appelant à ce que son client soit soigné en dehors de la prison.
Le porte-parole des prisons ougandaises, Frank Baine, refusant de commenter l’état de santé de l’opposant, a jugé « alarmistes » les propos de la défense à ce sujet. Mercredi, Erias Lukwago a déclaré que son client avait cessé lundi de s’alimenter parce qu’il « estime n’avoir plus d’autre option qu’une grève de la faim » pour dénoncer sa « détention illégale ».
Selon l’avocat, l’état de l’opposant, qui était déjà plus tôt cette semaine incapable de participer à certaines audiences, s’est dégradé. « Il est incapable de sortir de sa cellule. Sa tension artérielle a augmenté et il n’a pas été autorisé à consulter son médecin personnel« , a-t-il dit jeudi.
« Les médecins de la prison n’ont pas l?équipement médical nécessaire (…) Nous demandons qu?il soit soigné à l?extérieur de la prison s?il veut survivre« , a-t-il poursuivi.
Avocat en prison
M. Besigye est actuellement jugé devant une cour martiale aux côtés d’un coaccusé, Obeid Lutale, notamment pour trahison. Lors de la reprise du procès début janvier, un autre de ses avocats, Eron Kiiza, a été à la surprise générale envoyé en prison pour neuf mois.
Fin janvier, la Cour suprême du pays avait jugé inconstitutionnel le jugement de civils par des tribunaux militaires mais M. Museveni avait contesté cette décision, évoquant un « instrument utile pour la stabilité ». L’armée avait de son côté annoncé qu’elle continuerait le procès de M. Besigye.
En réaction à la dégradation de l’état de santé de M. Besigye, Amnesty International a appelé au respect de la décision de la Cour Suprême et de la loi ougandaise. La détention du trio n’a aucune base légale. Cette parodie de justice doit s’arrêter », a déclaré l’ONG dans un communiqué. L’ONU et plusieurs organisations de défense des droits humains ont exprimé leur inquiétude concernant la répression de l’opposition en Ouganda à l’approche de l’élection présidentielle, prévue en janvier 2026.
Vignikpo Akpéné