Kizza Besigye, figure de l’opposition ougandaise en grève de la faim et « gravement malade » selon des dires d’un de ses avocats ce 13 février 2025, est apparu devant un Tribunal civil ce 14 février, paraissant affaibli, selon ses partisans.
Jadis médecin personnel du Président ougandais Yoweri Museveni, Kizza Besigye, 68 ans, est dans le collimateur du Gouvernement depuis son ralliement à l’opposition il y a 25 ans. Il s’est présenté quatre fois à la présidentielle, sans succès. Enlevé en novembre dernier lors d’un déplacement au Kenya, il encourt la peine capitale pour trahison devant une Cour martiale, une procédure qualifiée de « simulacre » par son épouse Winnie Byanyima, Directrice de l’ONUSIDA, le programme des Nations Unies de lutte contre le VIH.

M. Besigye a selon son avocat, Erias Lukwago, cessé le 10 février de s’alimenter parce qu’il « estime n’avoir plus d’autre option qu’une grève de la faim » pour dénoncer sa « détention illégale ». Ce 14 février, il est apparu devant un Tribunal civil pour une audience dans une autre affaire. « Il était dans un état déplorable », a déclaré Doreen Kyanjura, Maire adjointe de Kampala et membre du parti PFF de M. Besigye. « Il semblait très faible, frêle, et à un moment donné, il a eu du mal à respirer, ce qui nous a fait fondre en larmes », a poursuivi D. Kyanjura.
Jeudi 13 février 2025, son avocat avait déclaré que l’état de santé de l’opposant s’était dégradé, le qualifiant même de « critique », et assurant qu’il était incapable de quitter sa cellule. Le détenu, qui a manqué une audience mardi 11 février 2025, après avoir envoyé une note manuscrite disant qu’il était malade, est apparu ce 14 février aux côtés de son allié politique Samuel Lubega Mukaaku. Ils sont accusés d’incitation à la violence lorsqu’ils ont mené une protestation contre la hausse des prix des produits de base en 2022.
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