Abidjan (© 2024 Afriquinfos)- En Côte d’Ivoire, entre des têtes de proue du parti au pouvoir, le RHDP et ceux du PPA-CI de Laurent Gbagbo, ce n’est pas le grand amour. Des invectives ont fusé de part et d’autre, ces derniers jours, suite à un déplacement d’un responsable du parti d’opposition au Burkina Faso.
Tout est parti d’une sortie du porte-parole principal du RHDP, K. Adjoumani Kouassi. Ce dernier, réagissant mercredi 31 juillet, lors d’une conférence de presse, à un déplacement au Burkina Faso, au nom de son parti de Koné Katinan (un responsable du PPA-CI), a déclaré: «Koné Katinan doit rendre compte à l’Etat ivoirien de la mission qu’il est allé faire au Burkina Faso. Il mérite d’être entendu par les autorités compétentes», a-t-il affirmé.
Des propos peu appréciés dans le camp de l’ex-Président ivoirien. C’est le Secrétaire général du PPA-CI, Jean Gervais Tchéide qui s’est chargé de répondre à K. Adjoumani Kouassi. Les déclarations de ce dernier, relèvent de «l’ignorance et de l’inculture politiques», soutient-il.
Pour le SG du PPA-CI, un déplacement d’un responsable politique vers un des pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) ne doit pas être vu comme problème: «A ce que je sache et en ce que le PPA-CI sache, la Côte d’Ivoire n’est pas en guerre contre aucun pays de l’AES, ils ne sont pas nos ennemis, au point que lorsque quelqu’un s’y rend, il devient persona non grata ou encore l’ennemi public», a-t-il fait observer. A ce jour, «la Côte d’Ivoire entretient des relations diplomatiques avec le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Nous ne sommes pas en rupture (…). Il n’y a donc aucun problème entre la Côte d’Ivoire et ces pays-là», a soutenu M. Tchéide.
Le responsable du PPA-CI explique ensuite le motif du séjour de Koné Katinan au Burkina Faso. Selon M. Tchéide, «Katinan Koné est allé représenter Laurent Gbagbo, qui a été invité par une association burkinabè qui voulait l’honorer dans le cadre de la recherche de la paix et lui décerner même un prix», a-t-il précisé.
Le Secrétaire Général du PPA-CI a profité de sa mise au point pour évoquer le différend entre la CEDEAO et les pays de l’AES. «Pour ceux qui montent sur leurs grands chevaux, pour demander et menacer comme ils savent le faire, d’habitude, on les laisse et nous, on continue notre chemin». D’ailleurs, «Gbagbo l’a dit, la CEDEAO, la seule chose de bien, c’est sa création, il faut la réformer», a-t-il laissé entendre. «Si fatigués d’attendre qu’elle (la CEDEAO) soit réformée, que des pays la quittent, et bien ceux qui sont restés, si vous voulez qu’on fasse revenir les frères qui sont partis, ce n’est pas en tirant sur eux, en les vouant aux gémonies qu’on va les faire revenir», a-t-il estimé.
Boniface T.