Des affrontements entre l’Armée congolaise et le M23 allié à des troupes rwandaises ont éclaté mardi 11 février dans l’est de la RDC, mettant ainsi fin à une courte accalmie qui avait suivi un appel à cessez-le-feu de dirigeants africains le 08 février 2025 en Tanzanie.
Les combattants du groupe armé antigouvernemental M23 (« Mouvement du 23 mars ») et les soldats rwandais ont attaqué à l’aube des positions des forces armées congolaise (FARDC) près d’Ihusi, selon des sources sécuritaires et locales. Cette localité est située à environ 70 km de Bukavu, capitale du Sud-Kivu, et à quelque 40 km de l’aéroport provincial installé à Kavumu.

Plusieurs sources locales jointes au téléphone par l’AFP ont fait état de « détonations d’armes lourdes ». Réunis samedi 08 février 2025 en Sommet en Tanzanie, les dirigeants d’Afrique australe et de l’Est avaient appelé leurs états-majors à proposer un plan d’application d’un cessez-le-feu « inconditionnel » d’ici jeudi 13 février. Le Président rwandais Paul Kagame était présent à Dar es Salam tandis que son homologue congolais Félix Tshisekedi participait en visioconférence. Selon des sources sécuritaires ce 11 février, le M23 et ses alliés rwandais ont toutefois tenté ces derniers jours de prendre le contrôle des hauts-plateaux surplombant la route principale menant à Bukavu. Et ainsi couper les voies d’approvisionnement de l’Armée congolaise. Ce mouvement a été contenu par les militaires burundais déployés dans le secteur, selon des sources sécuritaires.
Environ 10.000 soldats burundais sont déployés au Sud-Kivu en appui de l’Armée congolaise, et Bujumbura a envoyé vendredi 07 février au moins un bataillon supplémentaire dans la zone, toujours selon une source sécuritaire. Parallèlement, en Ituri, province frontalière de l’Ouganda où les violences communautaires sont récurrentes, au moins 51 personnes ont été tuées lundi 10 février dernier par des hommes armés affiliés à la milice Codéco, selon des sources humanitaires et locales ce 11 février. Cette milice prétend défendre les intérêts de la communauté Lendu, principalement composée d’agriculteurs, face à la communauté Hema, majoritairement pastorale.
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