Abidjan (© 2024 Afriquinfos)- L’ex-ministre ivoirien et personnalité économique de renom, Tidjane Thiam, n’a pas, une seconde, loupé Jean-Louis Billon, son principal rival dans la course à l’investiture du PDCI-RDA, pour l’élection présidentielle de 2025, après la sortie virulente de ce dernier sur le plateau de NCI jeudi 12 décembre 2024.
Dans un podcast largement relayé sur les réseaux sociaux depuis vendredi 13 décembre 2024, Tidjane Thiam a donné une réplique ferme aux critiques de Billon, qui avait remis en question son ancrage en Côte d’Ivoire et sa légitimité à briguer la présidence. « Ils disent, j’ai peur de la compétition ? Peur de qui ? J’ai affronté les meilleurs cerveaux de ce monde… Je les attends à la convention et je les battrai, « La compétition, c’est l’histoire de ma vie. De toute ma vie, j’ai accédé à des postes avec le mérite. (…) J’invite tous ceux qui veulent être candidat à la convention à venir m’affronter », a affirmé avec assurance l’ancien patron du Crédit Suisse, mettant en avant son expérience internationale comme un atout indéniable.
Cette réponse fait écho aux propos de Billon, qui avait affirmé être «le seul à connaître le pays» et avait suggéré que l’éloignement de Thiam éloignait aussi des préoccupations des Ivoiriens. « Il n’a pas scolarisé d’enfant en Côte d’Ivoire, comment peut-il parler d’éducation nationale ? Il ne s’est pas soigné ici, ce sera difficile de parler de santé. Par décence, en toute honnêteté, il ne devrait même pas être candidat « , a estimé Jean-Louis Billon, lors d’une interview télévisée.
Mais pour Tidjane Thiam, le véritable enjeu dépasse ces querelles : « Les Ivoiriens ont besoin de quelqu’un qui peut les aider, une personne qui a une vision, pas un concours de présence. » Une réplique cinglante à ce qu’il perçoit comme une focalisation inutile sur les origines ou les parcours personnels.
« Tout le monde sait que j’ai été absent de Côte d’Ivoire. Mais ce n’est pas un concours de présence, c’est un concours de résultats. (…) En 1996, deux ans après mon arrivée, j’ai présenté les 12 chantiers de l’Éléphant d’Afrique, que 30 ans après, on est toujours en train de réaliser« , a-t-il avancé.
L’un des pics les plus tranchantes de Thiam, a été la question de la filiation. « Les postes que j’ai eus dans ma carrière, je les ai eus par mérite, pas par filiation ! », a-t-il déclaré. Une attaque subtile mais claire, visant à décrédibiliser son rival en suggérant que ce dernier doit son ascension à son héritage familial plutôt qu’à ses compétences personnelles.
Tidjane Thiam a également appelé les militants et les cadres du PDCI-RDA à un choix éclairé lors de la convention, (PDCI-RDA), dont la date reste à fixer.
Selon lui, le calendrier de cet événement doit être optimal pour maximiser les chances du parti face au candidat du RHDP, toujours non désigné à ce jour. « Le PDCI et son président se réservent le droit de choisir le moment optimal pour que cette convention se tienne », a-t-il déclaré.
La confrontation entre Tidjane Thiam et Jean-Louis Billon illustre les tensions internes au PDCI-RDA à l’approche de la présidentielle de 2025. L’issue de la convention du PDCI-RDA, dont la date reste à fixer, sera déterminante pour l’avenir du parti et son positionnement dans le paysage politique ivoirien.
Le PDCI déjà très affaibli après le décès de Bédié et par le nombre important de cadres ayant rejoint le RHDP au pouvoir, risque de sortir affaibli de cette lutte fratricide. Une fois désigné, le candidat devra non seulement rassembler les bases divisées, mais aussi affronter un RHDP solidement implanté et une opposition qui ne cache pas ses ambitions.
V. A.