Salifou Labo Bouché, ministre de la Communication et des Nouvelles Technologies de l’Information : « Il faut mettre fin à la clochardisation des journalistes ! »

Afriquinfos Editeur
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En marge des travaux, Afriquinfos a rencontré le ministre. Entretien.

Propos recueillis à Niamey par Harouna Gorel.

Pourquoi une Convention collective de la presse ?

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L’intention du gouvernement, c’est de faire en sorte que les organes de presse soient de véritables entreprises et qu’il n’y ait pas de problèmes, surtout concernant les salariés. Notre souhait, c’est que chaque journaliste vive de son métier. Il a été formé pour un métier, il exerce un métier, il faut que celui-ci lui permette de vivre convenablement, sinon décemment. Le but, c’est d’éviter le journalisme alimentaire. S’il a un bon salaire, s’il a de bonnes conditions de vie, s’il bénéficie de la sécurité sociale et d’indemnités liées à son travail, le journaliste sera plus à l’aise pour faire son métier. Pour éviter leur clochardisation, les mettre dans des conditions décentes, comme leurs collègues des médias publics qui ont un salaire garanti, une Convention collective de la presse me paraît impérative.

Le projet d’une Convention collective remonte à loin. Il n’a jamais pu voir le jour à cause de blocages émanant, notamment, des patrons de presse. Les fortes réticences d’hier ont-elles disparu ?

Disons que les différents acteurs font désormais preuve d’une plus grande ouverture d’esprit. La position des patrons de presse a évolué. Leur mentalité aussi. Tout le monde a pris part à notre atelier. Nul ne s’est dérobé. Et le document qui en est sorti est consensuel, accepté de tous. Le texte, qui est ancien, a subi un sérieux toilettage. Nous l’avons mis à la disposition d’un comité dans lequel siégeaient toutes les parties : les employés, les promoteurs, les syndicats, les travailleurs de la fonction publique et ceux du privé. Tout le monde a enrichi le texte qui n’est pas l’émanation du ministère de la Communication, encore moins de l’Etat. Le comité a travaillé plusieurs mois. Nous en sommes maintenant à la phase de validation.

Quand la Convention collective entrera-t-elle en vigueur ?

Nous enverrons le texte à l’administration pour avis. Après, tout le monde devra le signer. Il faudra, bien évidemment, prendre en compte les recommandations, notamment celles qui vont dans le sens d’une diminution des charges fiscales et des taxes d’importation d’équipements. Certains pays exonèrent de taxes les produits et biens culturels. Nous avons un retard sur ce plan. Par ailleurs, nous reverrons à la hausse les fonds publics d’aide à la presse.