Toutefois, le jugement des génocidaires ne s’arrête pas. L’institution rwandaise a transmis plusieurs affaires au Mécanisme pour les tribunaux pénaux internationaux qui assurera le suivi des dossiers. Et les juridictions nationales peuvent se saisir de ces types d’affaires.
Le dernier jugement rendu par le TPIR remonte au 14 décembre dernier dans l'affaire contre l'ancienne ministre de la Famille et de la Promotion féminine, Pauline Nyiramasuhuko, et cinq coaccusés. C'est la première femme inculpée pour génocide par un tribunal international.
Dans son mandat, le TPIR devait juger essentiellement les suspects de haut niveau, ceux qui ont joué un rôle majeur dans le génocide. Il a ainsi jugé et condamné des personnalités éminentes comme l'ancien Premier ministre Jean Kambanda, etc.
Bilan mitigé d’une juridiction ad hoc
Selon Damien Vandermeersch, professeur de Droit pénal international à Louvain (Belgique), le bilan du TPIR est mitigé. En effet, ce magistrat belge a mené l'instruction dans quatre affaires de présumés génocidaires jugées en Belgique. Il regrette notamment que certains crimes attribués aux FPR, le groupe rebelle de Paul Kagame qui a stoppé le génocide et est resté depuis au pouvoir, n'aient pas été jugés.
«Il y a des points positifs dans le sens où il y a quand même de gros poissons qui ont été jugés, estime-t-il.Mais une des critiques, c'est que le TPIR s'est attaqué uniquement au camp des vaincus. Il existe quand même des éléments qui donnent à penser que des crimes ont été commis par l'autre partie, c'est-à-dire le FPR. Il faut reconnaître que de ce côté, le TPIR n'a pas rempli sa mission», a-t-il regretté.
Innocente Nice