Rwanda: Polémique autour du retrait de l’Etat de la Cour africaine des droits de l’Homme

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Le 29 février dernier, en effet, le Rwanda a informé l’Union africaine (UA) de sa décision de se retirer de l’une des options prévues pour la saisine de la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples dont le siège est à Arusha, en Tanzanie. Il s’agit concrètement du retrait de cet Etat du protocole additionnel de la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples (CADHP). Quoique ratifié jusque-là par seulement sept (07) États du continent noir, ce protocole qui régit cette juridiction panafricaine prévoit que des ONG et des individus puissent la saisir directement.

Cette décision du Rwanda est intervenue seulement 3 jours avant le début, le vendredi 3 mars, de la procédure judiciaire contre l’Etat rwandais, intentée par l’opposante rwandaise Victoire Ingabire devant la CADHP. Condamnée en appel en 2013 à 15 ans de prison au Rwanda, notamment pour «conspiration» et «minimisation du génocide», Victoire Ingabire, estime que ses droits fondamentaux ont été bafoués, et réclame à la CADHP, une révision de son procès ainsi que des réparations.

Pour l’opposition rwandaise, cette rétractation du Rwanda vise l’opposante Victoire Ingabire, tandis que pour l’entourage du président Paul Kagamé, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase concerne Stanley Safari, un ancien sénateur condamné in absentia pour sa participation au génocide de 1994.

A ce jour, l’on peut seulement retenir que selon la lettre adressée à la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples, «jamais le Rwanda n’avait envisagé» qu’un «fugitif condamné pour génocide» pût voir sa requête prospérer devant ladite Cour. D’où le retrait de Kigali.

VIGNIKPO AKPENE