Washington (© 2024 Afriquinfos) – Dans sa quête de plus de représentativité au sein du Conseil de Sécurité des Nations Unies, l’Afrique reçoit le soutien des États-Unis. Washington épaule la création de deux sièges permanents pour les pays africains (sans veto). L’annonce a été faite ce jeudi 12 septembre 2024 par l’ambassadrice américaine auprès de l’ONU, Linda Thomas-Greenfield.
L’opération séduction se poursuit pour les États-Unis en direction de l’Afrique où Washington veut contrecarrer l’influence russe et chinoise de plus en plus grandissante. L’Ambassadrice américaine auprès de l’ONU, Linda Thomas-Greenfield, a formellement apporté son soutien à la requête du continent de la création de deux sièges permanents pour les pays africains au Conseil de sécurité des Nations unies (ONU) et d’un siège tournant pour de petits pays insulaires en développement.
Ce soutien américain rejoint le plaidoyer continental porté par le Président sierra-léonais Julius Maada Bio. Ce dernier était le porte-voix du continent sur la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU, alors que son pays, occupe un siège non-permanent et a présidé le Conseil pour le mois d’août 2024. Il est également l’actuel coordinateur du Comité des dix Chefs d’État et de Gouvernement de l’Union africaine sur la réforme du Conseil de Sécurité des Nations Unies, connu sous le nom de C-10.
Lors d’une déclaration le 12 août dernier à l’ONU, le dirigeant sierra-léonais a fait savoir que : « La structure actuelle du Conseil de sécurité reflète un ordre mondial dépassé, une ère qui ne reconnaît pas l’importance et les contributions croissantes de l’Afrique ». Aussi, l’Afrique réclame au moins deux sièges permanents au Conseil de sécurité des Nations Unies et deux sièges non permanents supplémentaires, ce qui porterait le nombre total de sièges non permanents à cinq. En outre, l’Afrique plaide pour l’abolition du droit de veto. Toutefois, si le droit de veto est maintenu, le président Bio insiste sur le fait qu’il doit être étendu à tous les nouveaux membres permanents par souci de justice.
Sur ce dernier point, les États-Unis, par la voix de Linda Thomas-Greenfield, ont fait savoir qu’ils ne souhaitaient pas qu’un droit de veto soit accordé à un pays au-delà des cinq membres qui en disposent actuellement : Russie, Chine, France, Royaume-Uni et États-Unis.
Cette offensive africaine pour une réforme du Conseil de sécurité, soutenue par les USA, intervient à un moment crucial : les Nations Unies se préparent à célébrer leur 80e anniversaire en 2025. Pour le président sierra-léonais, cette célébration n’aura de sens que si la configuration actuelle du Conseil est réformée d’ici l’année prochaine. Le compte à rebours est donc lancé en sachant que tout changement de la structure du Conseil de sécurité de l’ONU doit être entériné dans la charte des Nations unies ; ce qui requiert l’approbation des deux tiers de l’Assemblée générale, dont les cinq pays disposant d’un droit de veto au Conseil.
S. B.