Plaidoyer historique des USA pour une meilleure représentation de l’Afrique au CS de l’ONU à travers Linda Thomas-Greenfield

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L'Ambassadrice des Etats Unis au Nations Unies Linda Thomas-Greenfield @AP Photo

New-York (© 2024 Afriquinfos)- Journée historique le lundi 12 août 2024 lors du débat du Conseil de Sécurité sur le maintien de la paix et de la sécurité internationales. Cette initiative du Président sierra-léonais, Julius Maada Bio, en sa qualité de président du Conseil de Sécurité des Nations Unies pour le mois d’août 2024, était un appel à une « réforme du Conseil » et surtout à ce que l’Afrique obtienne plus de sièges dont « deux sièges permanents et potentiellement assortis d’un droit de veto ». Cette requête a reçu le soutien tout aussi historique des États-Unis. A travers un vibrant plaidoyer de l’Ambassadrice Linda Thomas-Greenfield, sa Représentante aux Nations Unies.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’Afrique peut compter sur les États-Unis dans sa quête de plus de représentativité au sein du Conseil de Sécurité des Nations Unies. L’Ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield, a, à la suite du Président sierra-léonais Julius Maada Bio, fait une déclaration qui restera dans l’histoire.

A la tribune de l’ONU, la diplomate a d’entrée, interpellé les pays membres: «Chers collègues, près de quatre-vingt ans se sont écoulés depuis la première réunion du Conseil. Ses architectes n’auraient pas pu imaginer à l’époque à quoi ressemblerait le monde d’aujourd’hui, pas plus que nous ne pouvons imaginer à quoi il ressemblera dans 70 ans. Quelle serait l’évolution démographique, quels défis mondiaux émergeraient, quelles puissances internationales s’affirmeraient? Les balbutiements de cet organe n’étaient rien d’autre: il ne s’agissait que du début».

Elle a enchaîné aussitôt, en demandant à ce que des reformes soient faites au sein de l’organe onusien en faveur du continent africain: «Il nous appartient maintenant à tous, à tous les membres des Nations Unies, de définir la voie vers l’avenir pour la prochaine génération. D’affiner, réformer, recalibrer – et comme mon voisin britannique me l’a rappelé hier soir – de renforcer cet organe. Pour faire en sorte que le Conseil soit mieux adapté à son objectif et qu’il reflète les réalités d’aujourd’hui. Il s’agit notamment de veiller à ce que les peuples de l’ensemble de l’Afrique soient bien représentés ici, au sein du Conseil de Sécurité, dans cet hémicycle».

Porter une réforme avec des convictions profondes

Mme Thomas-Greenfield a salué les différentes contributions de l’Afrique «pour la consolidation de la paix et de la sécurité sur le continent, et partout ailleurs dans le monde». Elle a notamment évoqué le cas du Kenya qui a envoyé ses soldats au sein de la «Mission multilatérale d’appui à la sécurité pour lutter contre les gangs en Haïti, qui montre que le leadership de l’Afrique au sein de ce Conseil ne concerne pas seulement l’Afrique, mais le monde entier». «Ainsi, nous entendons réformer ce Conseil, le renforcer, non seulement pour le bien des Nations africaines, mais aussi pour promouvoir la paix et la sécurité internationales pour nous tous. En effet, nous avons tous intérêt à ce que les dirigeants africains soient présents lors de ces conversations», a poursuivi l’ambassadrice américaine.

La position des États-Unis sur le sujet ne changera pas, martèle sa représentante à l’ONU: «Les États-Unis plaident en faveur d’une formulation du Pacte pour l’avenir qui favorise l’augmentation du nombre de sièges à la fois permanents et non-permanents au Conseil de Sécurité. Et nous ferons en sorte que le ‘Sommet de l’avenir’ soit une plateforme de progrès significatifs, qui ouvre la voie à une action urgente en matière de réforme du Conseil de sécurité. Lors du Sommet et au-delà, nous continuerons à travailler à la réforme du Conseil».

La diplomate n’a pas hésité à mettre en avant son parcours personnel: «Comme beaucoup d’entre vous le savent, j’ai passé une bonne partie de ma vie, de ma carrière, à vivre et à travailler sur le continent africain, à l’écoute des populations du continent. J’ai contribué à promouvoir la paix et la sécurité, à aider les réfugiés dans les pays qui les accueillent, à promouvoir les droits de la personne et le développement. Et j’ai été témoin, de près, de la prise en charge du mouvement par l’Afrique, son peuple et ses pays. Je représente ici les États-Unis aux Nations Unies, et je porte avec moi ces expériences de vie qui motivent mon propre engagement à rendre ce Conseil plus représentatif et plus efficace».

L’Ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield souhaite que lors des prochaines sessions du Conseil de Sécurité de l’ONU, que celui-ci ait une nouvelle configuration: «Aujourd’hui, nous sommes 15 autour de cette table et j’espère que ce nombre augmentera pour inclure des sièges permanents pour l’Afrique, l’Amérique latine et d’autres, et que nous serons ainsi plus à même de nous acquitter de notre mandat, celui de prévenir le fléau de la guerre et de faire progresser la paix et la sécurité pour les générations futures», a-t-elle conclu.

Boniface T.