Genève (© 2024 Afriquinfos)- Connus mondialement pour la première fois entre 2022-2023, de nouveaux cas de la de la variole du singe autour d’une nouvelle souche du virus (plus mortelle, plus transmissible) refont surface en Afrique centrale, notamment en République démocratique du Congo et dans plusieurs pays voisins. Une situation qui a poussé l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à envisager de déclarer «l’urgence sanitaire internationale».
Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus a annoncé que le Comité d’urgence sur le Mpox se réunira dès que possible pour déterminer s’il convient de qualifier cette épidémie « d’urgence internationale », plus haut niveau d’alerte qu’elle puisse déclencher. L’organisation craint également une nouvelle propagation dans le monde, à l’intérieur et en dehors du continent africain.
Contrairement aux précédentes, cette nouvelle souche du Mpox se propage désormais plus facilement. On la retrouve au sein des familles, des populations hétérosexuelles, mais aussi parmi les enfants, dans les écoles. Cette situation inquiète l’Organisation mondiale de la santé qui dit « redoubler d’efforts pour stopper la propagation du virus ». Mais pour apporter une réponse globale, il est nécessaire d’avoir davantage de financements et de soutiens, selon les mots du directeur général de l’OMS, Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Fin juillet 2024, le ministère de la Santé de la RDC recensait plus de 11.000 cas du Mpox sur les 11 derniers mois, dont 450 ayant entraîné mort des patients, notamment chez les plus jeunes. Ce qui en fait le nouveau foyer de la maladie en Afrique. Cette forte recrudescence des cas est partie d’un foyer détecté chez des travailleurs du sexe en septembre 2023 dans l’Est du pays. Ces dernières semaines, des malades ont aussi été signalés au Kenya, au Rwanda, au Burundi, en Ouganda, mais aussi plus à l’ouest en Côte d’Ivoire, rappelle l’OMS.
L’Agence de santé de l’Union africaine, Africa CDC, a recensé 146 cas au Congo-Brazzaville et 227 en République centrafricaine. Le Cameroun, le Nigeria, l’Afrique du Sud ou encore le Rwanda ne sont pas non plus épargnés. Cette nouvelle souche du virus provoque des éruptions cutanées beaucoup plus importantes, sur tout le corps. D’où l’inquiétude des chercheurs qui soulignent aussi que les premiers foyers se sont développés à proximité de la grande ville de Goma qui dispose d’un aéroport international. Ce qui est toujours un facteur de risque de diffusion des maladies.
Depuis la découverte de ce virus chez l’homme en 1970 en RDC, il y a des épisodes réguliers de rebond d’épidémies comme en 2017 au Nigeria. Ces épisodes sont généralement dus à des contacts avec des animaux infectés, ou à des transmissions interhumaines, notamment au sein des communautés homosexuelles, la maladie circulant alors par contact physique. Mais cette fois, de nombreux cas de transmissions sans contact sexuel ont été recensés, entre mère et enfants, entre enfants au sein des écoles, souligne en outre l’OMS.
Des traitements oui, mais peu disponibles
Deux vaccins spécifiques sont recommandés, mais peu de doses sont disponibles dans les pays infectés. Et on ne connaît pas encore bien le degré d’efficacité de ces traitements face à cette nouvelle souche virale. Pour les malades, il s’agit évidemment de mettre en place des mesures d’isolement strict pour éviter les contaminations, le temps de la guérison qui peut prendre 3 semaines avec des symptômes divers comme les éruptions cutanées qui sont souvent douloureuses, de la fièvre, une fatigue musculaire ou des maux de tête.
Vignikpo Akpéné