Les recommandations de l’Afrique de l’Est pour la tenue du « 9è Congrès panafricain » à Lomé du 29 octobre au 02 novembre prochain 

Afriquinfos Editeur
6 Min de Lecture

Dar-es-Salam (© 2024 Afriquinfos)- Lomé, la capitale du Togo abritera du 29 octobre au 2 novembre 2024, le 9ème Congrès Panafricain. Dans le cadre des préparatifs de ces assises, une conférence régionale de l’Afrique de l’Est s’est tenue virtuellement, le 6 juillet dernier. Des recommandations ont été émises par les participants et portent principalement sur l’affirmation de l’identité africaine et panafricaine.

« Renouveau du panafricanisme et rôle de l’Afrique dans la réforme des institutions multilatérales : mobiliser les ressources et se réinventer pour agir », c’est le thème retenu pour le 9ème Congrès Panafricain qui s’ouvrira à Lomé en octobre prochain. A cet effet, des Conférences régionales se tiennent à travers le continent. Celle de la région Afrique de l’Est, s’est tenue le 6 juillet dernier, sous la présidence conjointe de la Tanzanie et du Togo.

Le point d’orgue de cette conférence organisée par visioconférence, ont été les recommandations formulées par les participants, représentants des pays, des organismes régionaux et continentaux et de la Commission de l’Union africaine. Objectifs : promouvoir le patrimoine culturel africain et les langues africaines, qui « constituent de véritables vecteurs de renforcement des liens entre les peuples d’Afrique et d’intégration africaine ».

Ces recommandations an nombre de 23, émises par la Conférence préparatoire régionale de l’Afrique de l’Est sont :

1. La valorisation du patrimoine culturel africain tant dans sa richesse que dans sa diversité ;

2. La valorisation du potentiel intégrateur des langues africaines transfrontalières qui sont de véritables vecteurs d’intégration et de renforcement de l’harmonie entre les peuples du continent dans le contexte actuel de renouveau du panafricanisme ;

3. La promotion d’initiatives culturelles et éducatives renforçant l’identité africaine et le dialogue interculturel ;

4. La protection et la valorisation des langues et traditions culturelles africaines à travers leur intégration dans les systèmes éducatifs nationaux ;

5. La valorisation des rationalités, des épistémologies et de la créativité africaines pour rompre avec la logique de déni et de marginalisation des systèmes de connaissances et des formes de pratiques sociales africaines qui ont prévalu depuis la colonisation jusqu’à ce jour ;

6. Le renforcement de l’usage du Kiswahili au sein de l’Union Africaine et dans toutes ses institutions ;

7. L’introduction des langues africaines transfrontalières les plus représentatives comme langues de travail au sein des Communautés Economiques Régionales (CER) ;

8. La réappropriation au niveau de l’UA de la question de la représentativité et de l’usage des langues africaines au sein des organisations internationales ;

9. L’allocation de ressources suffisantes pour assurer le financement de la mise en œuvre des projets de promotion des langues et cultures africaines, y compris dans le secteur crucial de l’éducation non formelle ;

10. L’utilisation des technologies de l’information et de la communication dans la promotion des langues africaines, y compris la création de logiciels informatiques africains et de plateformes numériques pour faciliter l’usage des langues africaines dans le cyberespace ;

11. Socialisation scientifique et technologique des jeunes pour aiguiser le désir des Africains de transformer le monde, tout en veillant à ne pas franchir les limites de l’autodestruction culturelle et identitaire ;

12. Le renforcement de l’affirmation de l’identité, des valeurs et des cultures africaines dans le cyberespace devenu un nouvel espace de domination culturelle et de rivalités géopolitiques ;

13. La promotion des partenariats et de la mise en réseau entre les professionnels des différents secteurs culturels et éducatifs du continent ;

14. Soutenir les rencontres scientifiques, les recherches et les publications relatives aux cultures et langues africaines et aux enjeux liés à leur préservation et leur valorisation ;

15. La promotion de projets culturels fédérateurs sur le continent et en relation avec les diasporas et les personnes d’ascendance africaine à travers le monde ;

16. La promotion dans les médias audiovisuels africains des épistémologies endogènes, de l’histoire et des cultures africaines ;

17. Soutenir le renforcement et/ou la création de chaînes de télévision et de radio panafricaines à large audience mettant en avant les valeurs et les cultures africaines en vue de faire triompher les récits spécifiques à l’Afrique sur l’Afrique au détriment des images humiliantes de la continent que véhiculent volontairement certains médias étrangers ;

18. La promotion de la littérature africaine, afro-descendante et des autres productions artistiques et intellectuelles du continent ;

19. Inviter les artistes et musiciens africains et d’ascendance africaine à produire davantage dans les langues africaines et d’ascendance africaine ;

20. Vulgariser l’usage du passeport panafricain, formidable outil de promotion de l’identité panafricaine ;

21. Le renforcement et la mise en œuvre du Plan d’Action de l’ACALAN à travers le financement de ses projets ;

22. La participation des États membres de l’Afrique de l’Est au plus haut niveau au 9ème Congrès panafricain, prévu à Lomé, du 29 octobre au 02 novembre 2024 ;

23. L’approbation des conclusions du 9ème Congrès Panafricain par l’Union Africaine.

Boniface T.