Washington (© 2024 Afriquinfos)- Initialement prévue pour ce mois d’octobre, la première visite du président américain en Afrique, plus précisément en Angola, a été finalement reportée sur la première semaine de décembre 2024, informe un communiqué de la Porte-parole de la Maison-Blanche, Karine Jean-Pierre.
‘’La première semaine de décembre, le président Biden se rendra également à Luanda, en Angola, où il célébrera la transformation des relations entre les États-Unis et l’Angola, reconnaîtra le rôle de l’Angola en tant que partenaire stratégique et leader régional et discutera d’une collaboration accrue en matière de sécurité, de santé et de partenariats économiques, notamment le soutien du Partenariat du G7 pour l’investissement dans les infrastructures mondiales en faveur du corridor de Lobito, qui bénéficiera à nos deux peuples’’, informe le communiqué.
Ce déplacement marquera la première visite de Joe Biden en Afrique sub-saharienne depuis son élection à la présidence en 2020, la première visite d’un président des États-Unis en Angola et la première visite présidentielle en Afrique d’un dirigeant américain, depuis celle de Barack Obama en 2015.
Sur le plan économique, la visite du Président Biden devrait se concentrer sur le projet du corridor de Lobito, qui pèse plusieurs milliards de dollars. Le projet vise à réhabiliter une voie ferrée de 1 300 km reliant la ceinture de cuivre d’Afrique centrale, riche en minerais, qui s’étend de la Zambie à la République démocratique du Congo (RDC), jusqu’au port angolais de Lobito.
En décembre 2023, Joe Biden a qualifié le corridor de Lobito de ‘’plus grand investissement ferroviaire américain jamais réalisé en Afrique’’, avec des coûts estimés entre un et deux milliards de dollars. Ce projet pourrait considérablement améliorer la capacité de la région à répondre à la hausse de la demande mondiale en ressources critiques, notamment en cuivre et en cobalt, stimulée par l’industrie des semi-conducteurs et le secteur en pleine croissance de l’intelligence artificielle.
‘’Ce corridor fait progresser notre vision commune du premier réseau ferroviaire transcontinental à accès ouvert en Afrique, qui commence à Lobito et reliera à terme l’océan Atlantique à l’océan Indien’’, a souligné la Maison Blanche, rappelant que le projet auquel Washington a apporté un soutien financier conséquent, ces derniers mois, s’inscrit dans le cadre du ‘’Partenariat mondial pour les infrastructures et les investissements’’ (PGII), un vaste programme à destination des pays en développement lancé par le groupe des sept pays les plus industrialisés (G7) et présenté comme une réponse à l’initiative chinoise des nouvelles routes de la soie.
La voie pour un renforcement des liens avec l’Afrique
Le locataire de la Maison Blanche devrait par ailleurs évoquer avec son homologue angolais ‘’le renforcement de la démocratie et de l’engagement civique, l’intensification de l’action en faveur de la sécurité climatique et de la transition vers des énergies propres, et l’amélioration de la paix et de la sécurité’’.
Ce déplacement s’inscrit entre-autre dans le cadre des efforts déployés par l’administration pour renforcer les liens avec le continent, notamment pour contrer l’influence croissante de la Chine.
La Maison Blanche avait par ailleurs indiqué que la visite de M. Biden à Luanda ‘’souligne l’engagement continu des Etats-Unis envers ses partenaires africains et démontre que la collaboration visant à résoudre des problèmes communs profite au peuple des Etats-Unis et à l’ensemble du continent africain’’.
Joe Biden, qui a pris ses fonctions en 2021, a été critiqué pour ne pas avoir visité le continent africain plus tôt dans son mandat, même s’il a accueilli un sommet entre les dirigeants américano-africains à Washington en décembre 2022, qu’il a invité le président angolais Lourenço à la Maison-Blanche en novembre dernier, ainsi que le président kényan Ruto en mai, et qu’il a envoyé trois de ses plus importants ministres en Afrique depuis quatre ans. Il espère certainement que cette visite comptera parmi son héritage.
Lors du Sommet Etats-Unis/Afrique tenu en décembre 2022, le président américain s’était engagé à injecter 55 milliards de dollars en Afrique sur trois ans, rompant ainsi avec le désintérêt pour le continent qui avait caractérisé les années Trump.
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