Washington (© 2024 Afriquinfos)- Le président des États-Unis, Joe Biden, se rendra en Afrique pour la toute première fois, plus précisément en Angola du 13 au 15 octobre prochain, a annoncé la secrétaire de presse de la Maison-Blanche, Karine Jean-Pierre. Avec ce déplacement, Joseph Biden devient le premier président américain à visiter l’Angola, un pays riche en pétrole et en ressources.
Le président américain et son hôte le président João Lourenço, discuteront d’une collaboration sur un certain nombre de questions, de partenariats économiques et d’infrastructures, notamment d’un projet ferroviaire qui commencerait à Lobito, en Angola, et qui relierait à terme l’océan Atlantique à l’océan Indien, entre autres questions, a indiqué Mme Jean-Pierre.
La visite annoncée de Joe Biden en Angola participerait en effet à l’ambition des Etats-Unis de diversifier leur approvisionnement de pétrole, les Etats-Unis se tournent de plus en plus vers des pays africains comme l’Angola, troisième producteur de brut du continent. Car, largué militairement, les Etats-Unis s’accrochent à la coopération économique, pour ne pas totalement perdre pied dans un continent qui lui fournit d’importantes matières premières stratégiques.
Depuis 2018, les Etats-Unis s’approvisionnent en pétrole à hauteur de 20% d’Afrique, plus que leurs importations pétrolières du Moyen-Orient.
De plus, les Etats-Unis se sont engagés à financer à hauteur de 555 millions de dollars, le “couloir de Lobito”, long de 1300 kilomètres. Il s’agit d’un chemin de fer destiné à relier la Zambie et la RDC au port angolais de Lobito. L’objectif est d’accéder aux bassins de production des métaux stratégiques: le cobalt et le cuivre.
La RDC est le premier producteur mondial de cobalt et le premier producteur africain de cuivre, des minerais stratégiques utilisés dans la fabrication de voitures électriques notamment.
Joe Biden, qui a pris ses fonctions en 2021, a été critiqué pour ne pas avoir visité le continent africain plus tôt dans son mandat, même s’il a accueilli un sommet entre les dirigeants américano-africains à Washington en décembre 2022, qu’il a invité le président angolais Lourenço à la Maison-Blanche en novembre dernier, ainsi que le président kényan Ruto en mai, et qu’il a envoyé trois de ses plus importants ministres en Afrique depuis quatre ans. Il espère certainement que cette visite comptera parmi son héritage.
Ce déplacement s’inscrit entre-autre dans le cadre des efforts déployés par l’administration pour renforcer les liens avec le continent, notamment pour contrer l’influence croissante de la Chine.
La dernière visite d’un chef d’Etat américain en Afrique remonte à 2015, avec Barack Obama. Cette absence de neuf ans interroge sur la place de l’Afrique dans le dispositif diplomatique américain. Le 12 janvier 2018, alors locataire de la Maison Blanche, Trump avait traité les pays africains par un juron, trahissant pour certains observateurs le peu de considération qu’il avait pour le continent. Dans la campagne présidentielle actuelle, aucun candidat n’a encore fait allusion à l’Afrique.
Pourtant, le président Georges Bush s’était rendu en Afrique à deux reprises: d’abord en 2003, ensuite en 2008. Il s’était alors fait le chantre d’une relation revitalisée avec le continent. C’est au lendemain de cette visite que Washington noua en 2012 un partenariat militaire avec le Niger, installant dans ce pays l’une de ses plus grandes bases en Afrique.
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