Il faut remonter à la joute retour Côte d’Ivoire-Cameroun (en 2005) comptant pour les éliminatoires combinées Can-Mondial 2006 pour voir un match qualificatif déchaîner autant de passions comme la rencontre Sénégal-Côte d’Ivoire de ce début de week-end. Le retour annoncé puis avorté du double « Ballon d’or africain », El Hadj Diouf, dans le cadre de ce match, a davantage fait monter les enchères. Contrairement à leurs errements défensifs coupables le 8 septembre dernier à l’aller, les footballeurs sénégalais jurent ici et là depuis presque deux semaines qu’ils ont résolument entamé leur mue. On ne devrait pas tarder à s’en rendre compte samedi prochain, si tel est le cas, après les premiers instants de ce duel ouest-africain.
Nul ne peut remettre en cause les gigantesques potentialités de la génération de footballeurs qui forme en ce moment la sélection sénégalaise. Elle manque tout simplement d’un match-référence à même de lui servir de déclic mental, comme une certaine rencontre amicale Côte d’Ivoire-Cameroun en France qui a mis sur les roulettes la génération Drogba, au sortir d’une piteuse Can 2002 livrée par les Ivoiriens au Mali.
Papis Cissé et ses coéquipiers pourraient imiter la bande à Yves-Tébily Drogba samedi prochain, en évitant d’avoir des passages à vide dans leur jeu, et surtout dans leur charnière défensive. Une chose est quasi certaine ; le choc Lions-Eléphants de cette fin de semaine ne se conclura pas sur un score nul et vierge, tant les attaquants des deux côtés ont de la roublardise et de l’énergie à revendre. Lors de la phase aller de cette double confrontation, les Ivoiriens n’avaient pas du tout convaincu, en dépit de leur victoire 4-2. Ce score a caché en réalité la vulnérabilité et l’inefficacité de la défense des Eléphants qui a encaissé les deux buts sus-mentionnés sur des actions anodines, ponctuées par des exploits individuels de haute facture des visiteurs. C’est dire qu’avec un peu plus de concentration, de maturité tactique et d’habileté, les Lions peuvent valablement barrer la route aux pachydermes ivoiriens qui tardent depuis 2006 à mettre sur pied une équipe homogène fondée sur leurs stars émérites.
« Qui a une fois essuyé une morsure de serpent a peur du verre de terre », dit le proverbe africain. Après avoir rendu une pâle copie durant la Can 2012 au sortir des éliminatoires qui les avaient pourtant vus barrer la route de la qualification au Cameroun et à la Rdc, les Sénégalais ont l’impérieux devoir de bien se comporter samedi à Dakar, même s’ils ne décrochent pas au bout du compte le sésame pour Joburg 2013.
Un excellent comportement de la Tanière serait synonyme d’un pas décisif vers la maturité, sur la longue route qui doit mener cinq sélections d’Afrique à Rio 2014.
Afriquinfos