Fête du Trône 2024: La France, 2è membre permanent du CS de l’ONU à reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental

Afriquinfos Editeur
5 Min de Lecture
Le roi Mohamed VI arrive au Palais royal à Casablanca, le 11 décembre 2017 (photo, AFP).

PARIS (© 2024 Afriquinfos)- A l’occasion de la célébration ce 30 juillet du 25è anniversaire de l’accession au Trône du Roi du Maroc Mohammed VI, la France, par la voix d’Emmanuel Macron, a souligné que Paris considère désormais que «le présent et l’avenir du Sahara Occidental s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine».

Cette évolution dans la position française dans ce dossier sensible pour la diplomatie marocaine depuis près de cinq décennies rejoint la posture adoptée sur le sujet par plusieurs chancelleries occidentales ces dernières années. En l’occurrence celle des USA (membre permanent du CS de l’ONU) depuis 2020 sous Donald Trump, puis confirmée par l’Administration de Joseph R. Biden.    

Dans ce courrier précité, l’Hexagone estime que désormais, à ses yeux, «l’autonomie sous souveraineté marocaine est le cadre dans lequel cette question doit être résolue». Un changement de cap consacrant «l’intangibilité de la position française sur cet enjeu de sécurité nationale pour [le] Royaume chérifien», se défend la diplomatie de l’Hexagone.

La démarche diplomatique de Paris rejoint donc en Europe celle de grosses puissances économiques des 27 comme l’Allemagne, la Belgique et de l’Espagne.

Principal protagoniste dans le dossier du «Sahara occidental», l’Algérie a annoncé ce mardi 30 juillet 2024 le «retrait avec effet immédiat» de son ambassadeur à Paris. Déjà, le 25 juillet dernier, les Affaires étrangères algériennes avaient eu vent des fuites diplomatiques sur le revirement de la position française. Dans un communiqué, la diplomatie d’Alger avait fait état d’une «profonde désapprobation de la décision inattendue, inopportune et contre-productive de la France d’apporter son soutien au plan d’autonomie défendu par le Maroc pour le Sahara occidental».

Dans une adresse comminatoire, Alger a affirmé que son «Gouvernement tirera toutes les conséquences qui découlent de cette décision française».

«La représentation diplomatique algérienne en France est désormais du ressort d’un Chargé d’affaires», a informé ce 30 juillet 2024 le ministère des Affaires étrangères via un communiqué. En dénonçant au passage que la nouvelle position de Paris sur le Sahara Occidental est un «pas qu’aucun autre Gouvernement français n’avait franchi avant lui».

Position de Paris, une victoire saluée par Rabat

Actuelle ambassadrice du Royaume chérifien en France, Samira Sitaïl, a salué ce 30 juillet 2024 les derniers développements de la position française sur le Sahara Occidental comme une évolution favorable et utile.

«Cette réaction répond à un devoir de justice et un devoir de vérité vis-à-vis du Royaume du Maroc sur la question du respect de ses frontières. C’est une évolution extrêmement significative. Bien évidemment que ce soutien à la souveraineté marocaine, ce positionnement de la France, constituent un changement, un tournant», a apprécié Samira Sitaïl chez nos confrères de RFI.

«C’est un soutien qui est clair, sans équivoque, de la part d’un membre permanent du Conseil de sécurité, qui agit aujourd’hui pour une évolution encore une fois significative, qui est à même de changer la donne sur la question de la souveraineté du Maroc dans les provinces du Sud», a-t-elle détaillé.

Le Sahara occidental (ancienne colonie espagnole aux eaux poissonneuses, renferme aussi d’importantes réserves en phosphates) est contrôlé en majeure partie par le Maroc. Deuxième économie d’Afrique francophone, le Royaume chérifien propose depuis plusieurs décennies «un plan d’autonomie» sous sa souveraineté. Et accompagne ce «plan d’autonomie» de la réalisation d’une kyrielle de chantiers massifs au Sahara sur les plans socio-économiques et diplomatiques.

Ce territoire demeure cependant revendiqué par les indépendantistes sahraouis du Front Polisario qui sont soutenus sur toute la ligne par l’Algérie. Alger comme les indépendantistes réclament un «référendum d’autodétermination» prévu lors d’un cessez-le-feu en 1991 sous égide de l’ONU mais jamais organisé. Les Nations Unies considèrent cette terre d’Afrique «comme un  territoire non autonome».

Afriquinfos