Un nouveau président de l’administration intérimaire va être nommé au Tigré, région du nord de l’Ethiopie secouée depuis plusieurs mois par un schisme au sein du parti au pouvoir qui a ravivé le spectre des violences, a annoncé mercredi 26 mars 2025 le Premier ministre Abiy Ahmed.
« Le Gouvernement fédéral, tenant compte des réalités du terrain, mène des actions (…) afin de prolonger le mandat du Gouvernement intérimaire » d’un an, a écrit sur X Abiy Ahmed. « Dans ce contexte, il est également devenu nécessaire de nommer un nouveau président de l’administration intérimaire », a-t-il ajouté. Depuis plusieurs mois, le TPLF (Front de libération du peuple du Tigré) qui gouverne le Tigré après avoir été hégémonique pendant plus de trois décennies en Ethiopie, connaît de fortes turbulences internes. Getachew Reda, l’actuel président de l’administration intérimaire, nommé par les autorités fédérales, était de plus marginalisé et critiqué par Debretsion Gebremichael, le numéro 1 du TPLF.

Ahmed Abiy, qui a écrit son texte en tigrinya, la langue parlée au Tigré, a lancé un appel à candidatures mais n’a pas précisé de calendrier pour le remplacement de Getachew Reda. Il a indiqué que la durée de l’administration intérimaire serait prolongée d’un an, car la sortante « n’a pas pu mener à bien ses tâches essentielles dans les délais impartis« . L’Administration intérimaire a été mise en place dans le cadre de l’accord de paix signé à Pretoria, en Afrique du Sud fin 2022, qui a mis fin à une violente guerre au Tigré.
Ce conflit, l’un des plus meurtriers en Afrique de ces dernières décennies avec au moins 600.000 morts, a opposé les rebelles tigréens aux Forces fédérales, appuyées par des milices locales et l’Armée érythréenne, entre novembre 2020 et novembre 2022. Les armes se sont tues dans la région, mais les retards pris dans la mise en place de l’accord, notamment le retour de quelque un million de personnes toujours déplacées, ont nourri les divisions au sein du TPLF.

© Afriquinfos & Agence France-Presse