Cameroun-Tchad: Des affrontements intercommunautaires inquiétants…

Afriquinfos Editeur
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Genève (© 2021 Afriquinfos)- L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), est profondément préoccupé par la reprise des affrontements intercommunautaires qui ont éclaté cette semaine dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, déplaçant des milliers de personnes à l’intérieur du pays et forçant plus de 30.000 personnes à fuir vers le Tchad voisin.

Depuis, dimanche 5 décembre, au moins 22 personnes tuées et 30 autres grièvement blessées au cours de plusieurs jours de combats incessants. Une situation

Dans le village frontalier d’Ouloumsa, dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun des affrontements ont éclaté à la suite d’un différend entre éleveurs, pêcheurs et agriculteurs au sujet de la raréfaction des ressources en eau. La violence s’est ensuite propagée aux villages voisins. Dix villages au total ont été réduits en cendres.

Le 8 décembre, des combats ont éclaté dans la ville camerounaise de Kousseri, plaque tournante commerciale de quelque 200.000 habitants. Le marché aux bestiaux de Kousseri a été détruit lors des combats. Au moins 10.000 personnes ont fui Kousseri vers la capitale tchadienne N’djamena, située à quelques kilomètres de l’autre côté des fleuves Chari et Logone, qui marquent la frontière avec le Cameroun.

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Quatre-vingt pour cent des nouveaux arrivants sont des femmes la plupart enceintes et des enfants. Ils ont trouvé refuge à N’Djamena et dans les villages tchadienne le du fleuve Logone.

Le Tchad a réaffirmé son hospitalité envers les nouveaux arrivants, et les autorités là-bas, ainsi que le HCR, d’autres agences des Nations Unies et des partenaires humanitaires, apportent également leur soutien les réfugiés.

Les forces de sécurité ont été dépêchées dans l’Extrême-Nord du Cameroun, mais la situation reste instable. Le HCR a été contraint de suspendre ses opérations dans les zones touchées.

La crise climatique exacerbe les tensions dans l’Extrême-Nord Cameroun. Au cours des dernières décennies, la surface du lac Tchad – dont le fleuve Logone est l’un des principaux affluents – a diminué jusqu’à 95 %. Les pêcheurs et les agriculteurs ont creusé de vastes tranchées pour retenir l’eau restante de la rivière afin de pouvoir pêcher et cultiver. Mais les tranchées boueuses piègent et parfois tuent le bétail appartenant aux bergers, déclenchant des tensions et des combats.

Une première flambée de violence intercommunautaire s’est produite en août,  faisant 45 personnes morts et 23.000 déplacées de force, dont 8.500 sont restées au Tchad depuis lors.

V. A.