Ces dates, faits et gestes qui ont marqué à jamais la vie politique gabonaise depuis 63 ans

Afriquinfos Editeur
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Des gendarmes gabonais en patrouille dans le quartier des Cocotiers, à Libreville, le 7 janvier 2019 après une tentative de coup d'Etat militaire.

De son indépendance en 1960 au coup d’Etat visant ce 30 aout le Président sortant Ali Bongo, au pouvoir depuis 14 ans, voici dix dates-clés du Gabon.

Des partisans de l’opposant gabonais Jean Ping manifestent à Libreville, le 31 août 2016 après la réélection d’Ali Bongo Ondimba.

– 1960: indépendance –

Ancienne colonie française, le Gabon proclame son indépendance le 17 août 1960. En février 1961, Léon Mba devient Président. Déposé par un coup d’Etat trois ans plus tard, il est ramené au pouvoir par une intervention militaire française.

– 1967: Omar Bongo au pouvoir pour 41 ans –

En décembre 1967, à la mort de Léon Mba, Albert-Bernard Bongo accède au pouvoir. Il impose le Parti démocratique gabonais (PDG) comme parti unique et dirige le pays d’une main de fer, profitant notamment de la manne pétrolière. En 1973, converti à l’islam, il devient El Hadj Omar Bongo, auquel il ajoutera Ondimba, le nom de son père, en 2003.

Seul candidat, il est élu président en 1973, 1979 et 1986. De janvier à avril 1990, de graves troubles sociaux tournent à l’émeute. En mai, le multipartisme est adopté, mais Omar Bongo remporte toutes les élections présidentielles (1993, 1998 et 2005) face à une opposition qu’il divise ou rallie à sa cause.

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Le Président élu Ali Bongo Ondimba lors de son investiture, le 16 octobre 2009 à Libreville.

 

– 2009: Ali Bongo, l’héritier –

Le 16 octobre 2009, Ali Bongo Ondimba, fils d’Omar Bongo décédé en juin, est investi Président. Il a été élu en août lors d’un scrutin contesté. Des violences post-électorales et pillages ont secoué Port-Gentil (ouest), faisant plusieurs morts. L’opposition dénonce une « dérive autoritaire ».

En 2010, la justice française ouvre une enquête sur le patrimoine considérable amassé en France par Omar Bongo et certains de ses proches (affaire des « biens mal acquis »).

Portrait dans les années 60 de Léon M’ba, Président de la République du Gabon.

– 2014: tensions sociales –

En décembre 2014, de violents heurts opposent manifestants et forces de l’ordre, lors d’un rassemblement interdit réclamant le départ d’Ali Bongo.

Confronté à une crise économique en raison de l’effondrement des cours du pétrole à partir de 2014-2015, le régime affronte des tensions sociales croissantes.

– 2016: violences post-électorales –

L’annonce de la réélection d’Ali Bongo Ondimba à la présidentielle d’août 2016 provoque des violences inédites au Gabon: manifestations contre le pouvoir, interpellations par centaines, Assemblée nationale incendiée, assaut des forces de sécurité contre le QG du rival du président sortant, Jean Ping. Ces troubles font trois morts selon les autorités, une trentaine selon l’opposition.

– 2018: Ali Bongo victime d’un AVC –

Le 24 octobre 2018, Ali Bongo est victime d’un accident vasculaire cérébral en Arabie saoudite, qui le laisse absent de long mois, en convalescence à l’étranger puis au Gabon.

– 2019: échec d’un coup d’Etat –

Le 7 janvier 2019, une tentative de coup d’Etat militaire échoue. En novembre, le pays est secoué par une vague d’interpellations sur fond de soupçons de corruption. Le 5 décembre le fils aîné d’Ali Bongo, Noureddin Bongo Valentin, est nommé « Coordinateur des affaires présidentielles ».

– 2022: neuf enfants Bongo mis en examen en France –

De mars à juillet 2022, neuf enfants d’Omar Bongo sont mis en examen en France, notamment pour recel de détournement de fonds publics dans le cadre de l’enquête sur les « biens mal acquis ». Ce patrimoine immobilier constitué en France avec de l’argent public détourné du Gabon est évalué par la justice « à 85 millions d’euros ».

– Avril 2023 : révision de la Constitution –

En avril 2023, le Parlement vote une révision de la Constitution, réduisant le mandat présidentiel de sept à cinq ans et faisant repasser le scrutin à un tour unique. Une partie de l’opposition dénonce une manœuvre destinée à faciliter la réélection d’Ali Bongo à une majorité relative.

– Août 2023: coup d’Etat post-électoral-

Le 30 août, des militaires annoncent avoir « mis fin au régime en place », peu après l’annonce de la réélection d’Ali Bongo (avec 64,27% des voix).

Des habitants applaudissent des membres des forces de sécurité dans le quartier Plein Ciel, à Libreville, le 30 août 2023 au Gabon, où un groupe de militaires a annoncé mettre « fin au régime en place ».