Tchad: 15 février pour le début du « dialogue national inclusif » censé inaugurer une nouvelle ère

Afriquinfos Editeur
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Le chef de la junte militaire au Tchad Mahamat Idriss Déby Itno le 12 novembre 2021 au palais de l'Elysée à Paris.

Le chef de la junte militaire au Tchad a fixé vendredi dernier au 15 février le début du « dialogue national inclusif » censé réconcilier les Tchadiens et conduire à des élections présidentielle et législatives, lors de ses premiers vœux télévisés à la tête du pays.

Mahamat Idriss Déby Itno a promis « un dialogue sans tabou et souverain qui commencera le 15 février 2022 et dont les conclusions seront pleinement exécutoires ».

« Une nouvelle Constitution va être adoptée par voie référendaire et des élections générales, transparentes, libres, crédibles et démocratiques vont être organisées » à l’issue du dialogue, a-t-il ajouté. Mahamat Idriss Déby Itno, qui a pris le pouvoir au Tchad à la tête d’un Conseil militaire de transition (CMT) à la suite de la mort de son père Idriss Déby Itno, tué en avril 2021 au combat contre des rebelles, a mis en place en août un Comité technique spécial chargé de préparer le dialogue national inclusif devant initialement se tenir fin 2021.

Il a aussi promis lors de son accession au pouvoir des élections « libres et transparentes » promises dans un délai de 18 mois renouvelable une fois. « De larges consultations de différentes composantes de la société tchadienne ont été organisées, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays à la satisfaction de tous », a-t-il assuré.

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L’opposition la plus dure reste toutefois réticente à participer au dialogue national tel que souhaité par le président du CMT. Vendredi, la plateforme de la société civile Wakit Tamma et certains partis d’opposition ont dénoncé dans un communiqué « les décisions unilatérales, non consensuelles et illégitimes » du CMT et ont rappelé leur exigence de modifier la charte de transition « incluant notamment la clause interdisant à tous les dirigeants de la transition de participer aux élections à la fin de cette transition ».

« Notre engagement est aujourd’hui reconnu et apprécié par l’ensemble de la communauté internationale », a également souligné dans son discours Mahamat Idriss Déby.

Aucun pays n’a à ce jour dénoncé la prise du pouvoir par la junte et, immédiatement après sa proclamation comme président de la transition, Mahamat Déby avait reçu le soutien remarqué de la France, l’ancienne puissance coloniale, de l’Union européenne, puis de l’Union africaine.