Zimbabwe : Le nouveau gouvernement sollicite le soutien des pays amies pour lutter contre les sanctions occidentales

Afriquinfos Editeur
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"Le Zimbabwe ne va jamais tomber. Oui, elles (les sanctions) peuvent constituer un obstacle, mais nous allons trouver des moyens pour avancer. Nous avons des amis qui veulent travailler avec nous", a-t-il souligné.

L'Occident qui a imposé des sanctions au Zimbabwe depuis le début des années 2000, a récemment déclaré qu'il n'allait pas lever les sanctions parce que les élections du 31 juillet qui ont été largement remportées par M. Mugabe et son parti le Zanu-PF étaient truquées.

Le ministre zimbabwéen des Finances Patrick Chinamasa, le gestionnaire économique supérieure qui vient de faire son entrée au gouvernement, a déclaré qu'il est sceptique au sujet des relations individuelles avec les pays de l'Union européenne qui semblent être sympathiques avec le Zimbabwe.

"Les portes ont été fermées par les pays qui sont nos partenaires traditionnels, nous devons intensifier des nouvelles relations économiques et des amitiés et cela signifie que chaque pays qui est sympathique avec le Zimbabwe, dont la Chine et d'autres pays qui veulent faire du commerce avec nous", a-t-il dit.

Un juriste de formation et ancien ministre de la Justice, Patrick Chinamasa, a été chargé de la gigantesque tâche de relance de l'économie zimbabwéenne de 10 milliards de dollars américains, dont la croissance a ralenti à 3,4% cette année en raison d'un baisse des recettes minières du diamant.

M. Chinamasa, qui a donné le feu vert à un système multidevises au cours des mois de service comme chef par intérim des finances en 2009, a déclaré qu'une économie performante est indispensable pour le Zimbabwe et le pays ne peut relever les défis économiques qu'en "renforçant des relations économiques avec les pays volontaires" ainsi qu'en augmentant la participation des autochtones dans l'économie.

Le gouvernement de M. Mugabe est prêt à aller de l'avant avec sa politique d'indigénisation en vertu de laquelle les entreprises étrangères doivent céder 51% de leur participation à la population locale.

La politique d'indigénisation controversée est conçue comme un héritage de M. Mugabe après la campagne de redistribution des terres dans les années 1990 et 2000 qui ont vu des fermes appartenant à des colons blancs saisies et redistribuées aux Zimbabwéens noirs sans terre.

M. Mugabe a justifié l'indigénisation, avançant que le Zimbabwe ne paiera pas pour ses ressources naturelles quand il intégrera des joint ventures avec des compagnies étrangères pour le développement des minéraux.

"Nos ressources naturelles valent plus que vos capitaux. Le fait que vous creusiez les ressources minérales ne fait pas de vous les propriétaires de nos ressources naturelles", a-t-il déclaré.

Le Zimbabwe possède des réserves importantes de platine, de chrome, de diamants, de charbon et de minerais de fer. Les entreprises minières sud-africaines et chinoises sont les premières à opérer dans le secteur minier florissant du Zimbabwe.

Au fil des ans, la Chine est devenue le principal investisseur au Zimbabwe, avec des projets d'investissement estimés à 900 millions de dollars approuvés par les autorités zimbabwéennes rien qu'en 2012. Le commerce bilatéral n'a dépassé le milliard de dollars américains que l'année dernière et était favorable au Zimbabwe grâce aux exportations de tabac.

Le président a déclaré que le nouveau gouvernement travaillera pour améliorer les secteurs de la production de l'économie ainsi que les infrastructures de transport et de communication.

Le secteur financier sera également observé afin que les banques jouent efficacement leur rôle dans l'économie et soutiennent de manière adéquate le secteur agricole.

Par ailleurs, le président a déclaré que bien qu'il appréciait le besoin pour les Zimbabwéens de travailler ensemble, il trouvait difficile d'accueillir des membres de l'opposition dans son nouveau cabinet en raison de leur attitude négative.

"J'aurais aimé que l'opposition dise 'nous avons perdu et nous acceptons notre défaite mais nous sommes prêts à travailler ensemble'. Mais non ils ne l'ont pas fait", a-t-il déclaré.

Le principal parti de l'opposition mené par l'ancien Premier ministre Morgan Tsvangirai a refusé d'accepter la victoire de M. Mugabe invoquant des fraudes électorales.

Le MDC-T de M. Tsvangirai, qui a fait partie pendant cinq ans du gouvernement de coalition aux côtés du Zanu-PF de M. Mugabe avant les élections du 31 juillet, a contribué à diriger les départements économiques du gouvernement. L'ancien ministre des Finances était le secrétaire général du MDC-T, Tendai Biti.

Après les élections, M. Mugabe a abandonné plusieurs ministères dédiés à l'économie, comme le ministère du Planning économique et du Développement et le ministère de l'Intégration régionale et de la Coopération internationale mis en place sous le gouvernement de coalition.

L'opposition a ouvertement déploré les choix faits par M. Mugabe pour les postes au sein de son gouvernement, remettant en question les compétences des loyalistes radicaux.