Selon les responsables d'entreprises, malgré la stabilité depuis 2009, les investisseurs et les donateurs hésitent à mettre leur argent au Zimbabwe pour diverses raisons.
En présentant ses résultats condensés des six premiers mois de l'année, NMB Bank, qui est inscrit sur London Stock Exchange et Zimbabwe Stock Exchange, déclare que ses résultats avaient été obtenus dans un environnement économique relativement modeste.
"Nous attendons avec impatience de voir si l'environnement économique deviendra plus certain et plus prévisible après les récentes élections harmonisées, quel que soit le cas, le groupe continuera à chercher plus de lignes internationales de crédit", affirme le président de NMB, Tendai Mundawarara.
Kennedy Mandevhani, président du Old Mutual Investment Group, indique que la première moitié de 2013 était caractérisé par un ralentissement des activités économiques.
"Avec un niveau bas de production, le pays augmente ses importations afin de couvrir les déficits de la production locale. Par conséquent, le déficit commercial de l'économie a reculé et a aggravé la situation de la masse monétaire dans le pays", dit-il.
La croissance économique du Zimbabwe a ralenti de 4,4% en 2012 et devrait tomber de 3,4% cette année, selon le gouvernement zimbabwéen. Le déficit commercial pour les quatre premiers mois s'élevait à 1,6 milliard de dollars. Les importations provenant de l'Afrique du Sud en représentaient 48%.
Le président de FBC Holdings Limited, Herbert Nkala, reconnaît aussi cette mauvaise situation économique, estimant que l'indisponibilité des lignes de crédits adéquates continue à augmenter le coût du financement que les institutions financières ont encouru pour attirer les dépôts limités.
Beaucoup d'institutions souhaitent que les incertitudes qui marquaient la situation avant les élections diminuent avec la formation d'un nouveau gouvernement.
La victoire du leader vétéran du pays Robert Mugabe aux élections du 31 juillet dernier prolonge son règne de 33 ans dans le pays. Il devrait désigner de nouveaux ministres pour les ministères économiques qui étaient occupés par des membres de partis politiques rivaux, dans le cadre du gouvernement de la coalition.
Muchadeyi Masunda, président de Lafarge Cement Zimbabwe Limited, a déclaré que la réélection du parti de Mugabe, Zanu-PF, apporterait des résultats positifs aux entreprises.
"Nous espérons que l'environnement d'exploitation va s'améliorer dans l'avenir prévisible pour de bonnes perspectives de redressement de l'industrie de la construction", indique-t-il.
Le gouverneur de la banque centrale Reserve Bank, Gideon Gono, affirme que l'avenir de l'économie du Zimbabwe est clair du fait que le nouveau gouvernement agit rapidement pour faire face aux facteurs de croissance et mettre en œuvre des politiques saines.
"Tant que les politiques encouragent la productivité, les investissements, la discipline, la création d'emplois, l'avenir s'annonce prometteur", affirme-t-il.
Mais il y a aussi des inquiétudes sur l'attraction des investissements étrangers alors que le gouvernement est impétueux dans la mise en œuvre de la politique d'indigénisation, qui consiste à obliger les entreprises étrangères à céder 51% des actions aux Zimbabwéens noirs.
M. Mugabe, détracteur connu de l'Occident, menace aussi de punir les entreprises occidentales opérant au Zimbabwe comme réponse aux sanctions que les pays occidentaux imposent au pays.