Zimbabwe : Les « diamants du sang » financent les fonctionnaires

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D’après le journal local l’Herald, la Corporation du Développement Minier du Zimbabwe (ZMDC) a fourni 40 millions de dollars, le mois dernier, issus de la vente de diamants, afin d’augmenter les salaires des fonctionnaires. Cette corporation est la propriété de l’Etat et est contrôlée par le parti du président Robert Mugabe, l’Union Nationale Africaine du Zimbabwe-Front Patriotique (ZANU-PF). Ainsi, le fonctionnaire le moins bien payé a vu son salaire passer de 128 à 253 dollars par mois. Cet argent provient de la vente de diamants extraits des mines de Chiadzwa, situées à l’Est du Zimbabwe. Ces mines sont fermées par une interdiction de l’ONU qui les considère comme des « diamants du sang » car ils ont longtemps servis à financer les mouvements de violences et les guérillas subversives. Par ailleurs, en 2008, les camps de Chiadzwa furent le théâtre de répressions militaires sanglantes envers les miniers.

Le ministre des Finances, Tendai Biti, du Mouvement pour un Changement Démocratique (MDC), a affirmé lundi que cette hausse salariale a été décidée sans son consentement et que l’administration publique n’a touché aucun argent en provenance des diamants l’an passé. Le porte-parole du MDC, Douglas Mwonzora, dénonce le ZANU-PF de tirer un profit politique de cette opération. Il critique également la façon occulte dont le profit de la vente des diamants a été distribué au sein de l’Administration Publique.

De l’autre côté, le président du ZMDC, Godwills Masimirembwa, affirme qu’il n’y a eu aucune irrégularité et rejette ces critiques issues, selon lui, de « personnes qui refusent le progrès ».  Les compagnies, qui ont exploitées les camps de Chiadzwa, ont été sélectionnées par le ministre des mines, Obert Mpofu, proche allié de Mugabe.

Depuis 2009, les alliés de Mugabe et du ZANU-PF partagent le pouvoir exécutif avec leurs opposants, menés par Tsvangirai et le MDC. Ce gouvernement est donc sujet à de nombreuses tensions. Bien que le ZANU-PF ait annoncé l’organisation cette année d’élections présidentielles, le MDC espère qu’elles pourront s’exercer de façon libre et sans corruption.