Paris (© 2024 Afriquinfos)- Le XIXè Sommet de l’OIF (Organisation internationale de la Francophonie) a débuté ce 04 octobre 2024 à Villers-Cotterêts (près de Paris) en présence d’une quinzaine de Chefs d’Etat africains autour du thème «Créer, innover et entreprendre en français». En hôtes de cette grand-messe francophone, le Président Macron et la SG de l’OIF, Louise Mushikiwabo, ont projeté le devenir de l’espace francophone sur la base de ses acquis.
Après deux années d’activités, la Tunisie a passé la main à Villers-Cotterêts ce 04 octobre à la France à la tête de la présidence de la Francophonie. Le volet politique du XIXè Sommet de l’OIF qui verra l’adhésion de nouveaux membres est attendu ce 05 octobre, sous un format inédit qui fera interagir avec les dirigeants des acteurs de la Société civile francophone .
En plantant le décor de ce Sommet en tant qu’hôte, Emmanuel Macron, a convié les dirigeants francophones à miser sur les atouts multiples de cet espace de 321 millions d’âmes répartis sur les cinq continents. Il l’a défini comme un «espace d’influence mondiale, un universel basé sur la reconnaissance des Cultures et des peuples».
Avant de céder la présidence tournante de la Francophonie à la France, la Tunisie a utilisé le pupitre du Sommet de l’OIF 2024 pour réaffirmer ses principes diplomatiques majeurs sous le Président Kais Saied. Par l’entremise de son Premier ministre Kamel Madouri, Tunis (qui assurait depuis 2022 la présidence tournante de l’OIF) a dénoncé «ouvertement ce 04 octobre le génocide en cours à Gaza depuis presque un an». Tunis a aussi défendu la non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats de l’espace francophone au nom du multilatéralisme.
La Francophonie de l’avenir sous les mots de L. Mushikiwabo
Très optimiste au sujet de l’avenir du monde francophone, la Rwandaise a dressé d’une manière subliminale le bilan de son action à la tête de l’OIF depuis 2019. Elle a souhaité un retour prochain des Etats sahéliens dans «la famille francophone».
Elle a également tenu à casser des codes, des clichés collés à la Francophonie. «La Francophonie a désormais 13 représentations dans l’espace francophone sur la planète, elle n’est pas la Françafrique, elle est mondiale, présente sur les cinq continents», a-t-elle défendu.
«L’OIF, c’est 20 projets déployés entre ses 13 représentations dans le monde. Huit pays se sont portés volontaires pour être évalués en terme de maîtrise de la langue française (…) L’enseignement de la langue française est une demande de plus en plus formulée par plusieurs Etats (…)», a encore décliné l’ex-ministre des Affaires étrangères du Rwanda.
«La Francophonie économique a aussi pris son essor à travers des Missions d’affaires fructueuses dans plusieurs Etats (…) 262 projets dans 29 pays ont été orientés vers les femmes et jeunes filles depuis l’an 2020», a-t-elle encore détaillé.
Au sujet de l’avenir immédiat de l’espace francophone, L. Mushikiwabo a indiqué que l’OIF va prioriser le «soutien au tourisme durable, au numérique, à la promotion de l’IA (Intelligence artificielle) favorisant la diversité culturelle».
«Les indicateurs de l’OIF sont au vert. L’Université Senghor d’Alexandrie doublera bientôt ses capacités d’accueil. L’OIF soutient les candidatures francophones à la tête de l’UNESCO et à la Commission de l’UA», a aussi confié la SG de l’OIF en s’ancrant dans un futur proche.
«La Francophonie est le multilinguisme. Nous sommes engagés pour les JOJ (Jeux olympiques de la Jeunesse) de Dakar en 2026 et les Jeux de la Francophonie en 2025 à Erevan (en Arménie). Je forme le vœu que nous accélérions, à la cadence de notre jeunesse dynamique, la construction d’un espace apaisé pour un multilatéralisme apaisé, l’art de l’écoute, du dialogue et du consensus».
Une centaine de délégations étrangères est présente à ce Sommet. La langue française est la 5è la plus parlée à l’échelle de la planète. Plusieurs pays fondateurs de l’ancêtre de l’OIF en mars 1970 (à Niamey, Niger) sont représentés par leurs ministres et non leurs Présidents à ce XIXè Sommet.
Par GGKE