L’Afrique du Sud a plaidé vendredi 21 février 2025 pour un processus de résolution du conflit ukrainien impliquant « toutes les parties », quelques jours après des discussions américano-russes sans l’Ukraine, et invité Volodymyr Zelensky pour une prochaine visite d’Etat.
Lors d’un échange qui semble avoir eu lieu jeudi 20 février, le Président sud-africain Cyril Ramaphosa et son homologue ukrainien Zelensky ont « convenu de la nécessité urgente d’un processus de paix inclusif qui implique toutes les parties à la recherche d’une solution au conflit », a indiqué le premier dans un bref message publié sur X. « L’Afrique du Sud reste déterminée à soutenir le processus de dialogue entre la Russie et l’Ukraine », assure M. Ramaphosa, à la proximité jusqu’ici revendiquée avec Moscou, alors que Russes et Américains ont commencé à discuter mardi 18 février à Ryad d’un règlement du conflit en Ukraine, sans y convier cette dernière.
« Je me réjouis de l’accueillir bientôt en Afrique du Sud pour une visite d’État », a ajouté M. Ramaphosa à propos de M. Zelensky, sans préciser de date. L’Afrique du Sud préside en ce moment le G20 et a accueilli à ce titre jusque dans la soirée de ce 21 février une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays membres à Johannesburg, prélude au sommet du G20 prévu en novembre 2025 dans la même ville, le premier sur le continent africain.
La réunion de la semaine écoulée s’est déroulée dans une période de fortes tensions avec les Etat-Unis, qui ont décidé de ne pas y participer. Washington et Pretoria affichent de nombreuses divergences sur des dossiers tels que la guerre en Ukraine, la guerre à Gaza ou la récente loi sud-africaine sur l’expropriation de terres, dénoncée par Donald Trump qui a en représailles coupé toute aide financière à l’Afrique du Sud.
Le Secrétaire d’État américain Marco Rubio a justifié son absence du G20 en accusant le Gouvernement hôte d’avoir un programme « anti-américain » et de vouloir « utiliser » le sommet pour le promouvoir, notamment en matière de « diversité » et de « changement climatique ».
L’échange entre Volodymyr Zelensky et Cyril Ramaphosa semble dater de jeudi. Le président ukrainien l’avait « remercié » sur les réseaux sociaux pour « le soutien de l’Afrique du Sud à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine ». « Il est important que nos pays partagent la même position: rien à propos de l’Ukraine sans l’Ukraine », avait-il ajouté.
Le Président sud-africain a annoncé jeudi avoir aussi tenu des discussions bilatérales notamment avec le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. En octobre 2024, Cyril Ramaphosa avait qualifié la Russie d' »alliée chère » et d' »amie précieuse ». Pressé de questions jeudi par les nombreux médias russes à sa descente de l’estrade sur les liens entre l’Afrique du Sud et la Russie, Cyril Ramaphosa a dit avoir « des relations avec beaucoup de pays dans le monde ». « Il apparaît que la Russie est l’un d’entre eux, la Grande-Bretagne en est un autre, la France aussi », a-t-il énuméré.
Son ministre des Affaires étrangères Ronald Lomala a prononcé à 14h45 locales (12h45 GMT) le discours de clôture de cette réunion, après une série de réunions bilatérales avec ses homologues russe, chinois et allemand, a détaillé son porte-parole Chrispin Phiri. Interrogé sur les liens entre Pretoria et l’Europe, qui ont chacun fait l’objet de salves de critiques américaines depuis l’investiture de Donald Trump il y a un mois, le porte-parole a simplement répondu à quelques médias: « On partage des valeurs communes et, quand elles sont attaquées, on les défend ensemble ».
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