Tripoli riposte contre l’idée de l’UE à établir des centres d’accueil en Libye

Afriquinfos
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Tripoli (© 2018 Afriquinfos)-Ce vendredi en Libye, le chef du gouvernement d’union nationale (GNA), Fayez al-Sarraj, a annoncé son refus catégorique de mettre en place dans son pays des centres d’accueil pour migrants, une idée de l’Union européenne.

« Nous sommes absolument contre le fait que l’Europe veuille tout à fait officiellement installer chez nous les migrants illégaux dont on ne veut pas dans l’UE », a affirmé M. Sarraj à Tunis dans un entretien au quotidien allemand Bild.

« Nous ne ferons pas non plus de deals  avec l’UE et prendre en charge des migrants illégaux en échange d’argent », a-t-il ajouté.

« Je suis très étonné qu’en Europe plus personne ne veuille accueillir de migrants mais qu’on nous demande d’en accueillir des centaines de milliers ici », a poursuivi le chef du gouvernement, appelant les Européens à exercer plus de pression sur les pays d’origine des migrants plutôt que sur la Libye, où les passeurs ont mis en place leur juteux trafic, profitant du chaos né de la guerre qui a renversé le régime du colonel Kadhafi.

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Très divisés sur l’accueil des migrants, les Etats membres de l’UE, ont accouché au forceps d’un accord dans lequel ils affirment vouloir « explorer » la création de « plateformes de débarquement » hors de l’Union européenne pour les migrants secourus en mer.

Un projet dont les contours sont opaques et suscite plusieurs questions sur sa compatibilité avec le droit international.

Outre Tripoli qui vient de rejeter l’idée de Bruxelles,  le Maroc, l’Albanie et a Tunisie  ont dit un non catégorique à la construction de ces centres sur leur sol.

Concernant les critiques émises par l’ONG espagnole Proactiva Open Arms selon laquelle les garde-côtes libyens ont abandonné en mer en début de semaine deux femmes et un petit garçon, le chef Libyen a par ailleurs rejeté les faits.

Selon M. Sarraj, « ce sont de satanés reproches qui ne sont pas vrais et ont déjà été rejetés par nos garde-côtes », a jugé le chef du gouvernement. « Nous sauvons chaque jour des centaines de personnes au large des côtes de la Libye, nos bateaux sont en permanence en mission ».

Mais « nous avons besoin de davantage de soutien financier et logistique afin de pouvoir être encore plus rapides et efficaces dans nos opérations de sauvetage », a-t-il dit.

Il y a quelques jours, un enfant et deux femmes étaient morts à l’arrivée des secouristes espagnols, mais l’autre femme a miraculeusement survécu.

Xavier-Gilles CARDOZZO