Traitement abordable d’Ebola en Afrique: L’antiviral obeldesivir donne de grands espoirs aux scientifiques

Afriquinfos Editeur
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Deux traitements existants réduisent considérablement la mortalité liée à la maladie à virus Ebola, selon l'OMS.

Des singes infectés par le virus Ebola ont été soignés à l’aide d’un simple comprimé, une avancée qui pourrait ouvrir la voie à des traitements plus pratiques et abordables chez les humains, selon une nouvelle étude américaine publiée vendredi 14 mars 2025.

Identifiée pour la première fois en 1976 et considérée comme provenant de chauves-souris, cette maladie souvent mortelle se transmet par fluides corporels, avec pour principaux symptômes des fièvres, des vomissements, des saignements et des diarrhées. En 2019, l’OMS a préqualifié le vaccin Ervebo, qui n’est pas efficace contre toutes les souches. 

Une infirmière prépare une seringue de vaccin lors du lancement d’une campagne de vaccination expérimentale contre le virus Ebola à Kampala, le 3 février 2025 en Ouganda.

Deux traitements par anticorps intraveineux existent mais restent coûteux et difficiles à administrer, notamment dans les régions les plus pauvres du monde. Toutes souches confondues, le virus a fait plus de 15.000 morts en Afrique depuis 1976.

Il n’existe actuellement pas de vaccin contre Ebola-Soudan, une souche responsable d’une épidémie en Ouganda depuis fin janvier 2025. « Nous avons vraiment essayé de trouver quelque chose de plus pratique, de plus facile à utiliser, qui pourrait être utilisé pour aider à prévenir, contrôler et contenir les épidémies », a expliqué à l’AFP Thomas Geisbert, virologue à l’Université du Texas Medical Branch qui a dirigé la nouvelle étude publiée dans la revue scientifique ‘Science Advances’.

Thomas Geisbert et ses collègues ont testé l’antiviral obeldesivir, la forme orale du remdesivir intraveineux, un médicament notamment utilisé contre la Covid-19. L’équipe a infecté deux espèces de macaques avec une forte dose du Makona, un variant d’Ebola-Zaïre, l’une des souches à l’origine d’une grande épidémie. L’obeldesivir a guéri 100% des macaques rhésus, l’espèce la plus proche biologiquement des êtres humains.

Le médicament a également déclenché une réponse immunitaire, les aidant à développer des anticorps. Si l’expérience repose sur un nombre de singes relativement faible, l’étude reste significative, assure Thomas Geisbert, soulignant que les singes avaient été exposés à une dose extraordinairement élevée du virus. Selon le chercheur, l’un des aspects les plus intéressants de l’obeldesivir est le « spectre étendu » qu’il offre par rapport aux traitements à base d’anticorps qui ne fonctionnent que contre Ebola-Zaïre.

Mais Thomas Geisbert met en garde contre les coupes budgétaires drastiques prévues par le Gouvernement de Donald Trump, rappelant que les traitements et vaccins développés contre Ebola et d’autres virus reposent à 90% sur des financements publics.

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