Lomé (© 2025 Afriquinfos)- Composé de 12 partis politiques et des Organisations de la Société Civile Togo- Des OSC, un nouveau front de l’opposition togolaise, se sont dressé contre la Constitution de la 5ᵉ République ce 20 mars 2025. Ensemble, ils dénoncent un changement de régime opéré sans consultation populaire, s’opposant à l’instauration d’un régime parlementaire par voie parlementaire et appelant à la résistance. Le front exige du gouvernement d’organiser des assises nationales inclusives afin de parvenir à un compromis politique devant permettre de restaurer la République Togolaise.
Les signataires de la déclaration dite du 20 mars 2025 sont les partis politiques suivants ADDI, ALCADDES, ADMIS, CAR, CDPA, DSA, FDP, GALAXIE, GAMESU, LA RACINE, LDP et MJS. Ils ont lancé leur appel ce jeudi 20 mars 2025, lors d’une conférence de presse à Lomé. À cette occasion, ils ont rappelé des clauses, voire des garde-fous inscrits dans la Constitution de 1992 révisée, mais qui ont été outrepassées pour aboutir à la nouvelle Constitution, qu’ils contestent.
‘’L’ensemble des partis politiques, des organisations de la société civile et des personnalités signataires de cette déclaration ultime tiennent à rappeler à tout le peuple togolais aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur et à toute la communauté internationale ce qui suit: Suite à la Conférence Nationale Souveraine organisée par l’ensemble des forces vives de la Nation Togolaise au cours de l’année 1991, le gouvernement de l’époque sous la présidence du Général Gnassingbé Eyadema, en accord avec la classe politique toute tendance confondue, a soumis au référendum en 1992, le projet de la constitution de la 4ème République qui a été voté par plus de 98% des Togolais’’, lit-on dans la déclaration linéaire.
Rappelant dans sa déclaration que les derniers amendements de la Constitution n’ont pas encore connu un début d’application, le nouveau front de l’opposition a souligné que le pouvoir a « décidé de changer carrément la Constitution, en violation flagrante des textes en vigueur, tentant de faire passer le Togo d’un régime présidentiel à un régime parlementaire taillé sur mesure pour lui-même ».
« Le Togo connaîtra un vide constitutionnel sur le plan légal », à partir du 4 mai 2025
Comme motif de leur contestation des réformes constitutionnelles intervenues, le nouveau front de l’opposition pointe du doigt l’absence de consultation du peuple sur le changement constitutionnel. Les signataires de la « déclaration du 20 mars 2025 », étant parvenus à la conclusion qu’il y a eu une violation constitutionnelle, disent constater qu’à partir du 4 mai 2025, « le Togo connaîtra un vide constitutionnel sur le plan légal ».
‘’Tout renversement du régime constitutionnel est considéré comme un crime imprescriptible contre la Nation et sanctionnée conformément aux lois de la République>>. Dans ces conditions, les togolais ont le plein droit de refuser ce coup d’État et de le combattre en toute légalité et avec détermination.
C’est pourquoi les signataires de la présente déclaration demandent au peuple togolais ce qui suit:
a) Rejeter ce coup de force constitutionnel en rentrant en résistance contre cette nouvelle constitution.
b) Constater qu’à partir du 4 mai 2025, les règnes de fait, de M. Faure Gnassingbé prendront officiellement fin et que le Togo connaitra un vide constitutionnel sur le plan légal’’, précise la même source.
En guise de solution à cette impasse, la nouvelle coalition demande ‘’au gouvernement, à toutes les institutions de la République et les organisations éthiques d’organiser sans délais des assises nationales inclusives afin de parvenir à un compromis politique historique permettant de restaurer la République Togolaise’’.
Mme Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, Coordinatrice de la DMP, a profité de l’occasion pour appeler à une mobilisation collective en vue du meeting prévu le 23 mars à Akassimé.
« À défaut d’être tous ensemble dans la même coalition, nous devons converger nos actions pour atteindre l’objectif commun : barrer la route à cette constitution », a-t-elle conclu.
V.A.